Le Conseil oecuménique des Eglises (COE) a vivement critiqué les propositions faites par le G8 pour régler la crise de la dette dans une déclaration rendue publique à l'occasion d'une conférence de presse qui s'est tenue à Genève, le mercredi 9 juin. Dans cette déclaration, le secrétaire général du COE, le pasteur Konrad Raiser, et M. Sam Kobia, directeur du Groupe "thèmes d'étude et d'action" du Conseil, ont appelé les responsables du G8 à adopter une approche plus radicale lors de leur réunion à Cologne, Allemagne, le 18 juin prochain.
"Les difficultés rencontrées pour trouver une solution durable au problème de la dette tiennent davantage au manque de volonté politique qu'au manque de ressources financières", lit-on dans la déclaration du COE, qui exhorte les gouvernements du G8 à accompagner les initiatives en vue de l'annulation de la dette d'une réforme des systèmes financier et commercial, et à répondre favorablement à l'appel en faveur d'un contrôle plus strict par les gouvernements et la société civile des flux de capitaux à travers le monde.
Se référant à la Huitième Assemblée du Conseil oecuménique des Eglises, qui s'est réunie à Harare en décembre dernier, et à son adhésion aux objectifs des coalitions qui participent à l'initiative Jubilé 2000, la déclaration appelle également les dirigeants des nations du G8 à reconnaître la nécessité urgente de prendre les mesures suivantes:
"a. annuler la dette des pays les plus pauvres, afin de leur permettre de prendre un nouveau départ à l'aube du troisième millénaire;
b. réduire considérablement la dette des pays à revenu intermédiaire, dans le même délai;
c. accepter que pour annuler la dette il ne soit pas nécessaire d'attendre que soient remplies les conditions fixées par les créanciers;
d. instaurer un processus d'arbitrage indépendant et transparent en vue de négocier et de se mettre d'accord sur l'annulation de la dette internationale;
e. mettre en oeuvre des mesures visant à promouvoir la responsabilité des pays débiteurs une fois les dettes remises; ces mesures doivent être déterminées et contrôlées par les organisations communautaires locales, y compris les Eglises et d'autres organisations représentatives de la société civile, afin de veiller à ce que l'annulation de la dette débouche sur une répartition équitable des richesses;
f. se servir de leur pouvoir pour veiller à ce que les fonds transférés illégalement sur des comptes bancaires secrets à l'étranger soient restitués aux pays débiteurs;
g. lancer, en concertation avec la société civile, un processus de réforme économique mondiale en vue d'assurer la répartition équitable des richesses et de prévenir de nouveaux cycles d'endettement."
"Annuler la dette - et quoi encore ?"
Lors d'une table ronde publique sur le thème "Annuler la dette - et quoi encore ?" qui s'est tenue après la conférence de presse, Mme Susan George, directrice adjointe du Transnational Institute (TNI) et présidente de l'Observatoire de la mondialisation, a défini les nouveaux sujets de préoccupation, qui dépassent le cadre de la campagne Jubilé 2000.
Elle a prononcé une mise en garde contre tout élargissement du pouvoir de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), et a proposé de réaliser un examen approfondi des effets que l'OMC a eus à ce jour sur l'emploi, les consommateurs, l'environnement, le développement, les droits de la personne et la démocratie. Evoquant les récents problèmes concernant le commerce international de la banane, Mme George a décrit le mécanisme de règlement des différends de l'OMC comme étant en train d'instaurer un ordre profondément anti-démocratique.
Divers pays pourraient profiter d'une pareille remise de dettes et dans leur lot il y a des Eglises Evangéliques Méthodistes, ainsi en Philippines, en Angola, au Libéria et au Mozambique, au Nigéria et au Sierra Leone. Différentes Conférences Annuelles (Synodes) ont exprimé leur soutien à la campagne «Jubilé 2000». Dans le comité d'organisation de «Jubilé 2000» aux Etats Unis, il y a des membres officiels de l'"United Methodist Board of Church and Society" de même que des membres du Carrefour Féminin de l'"United Methodist Board of Global Ministries".
>Source: EMKNI et 'ENI'