<07.04.99 Peur et tensions dans la Vojvodina

Le Secrétaire de l'Evêque Urs Schweizer partage les nouvelles les plus fraîches sur les conditions de vie difficiles des gens et des EEM dans la Vojvodina / Fédération des Républiques de Yougoslavie:

«Aux dires de Martin Hovan, le Surintendant de l'Eglise Évangélique (EEM) dans la Vojvodina / Fédération de la République de Yougoslavie joint par téléphone, la vie quotidienne continue d'être marquée par la peur, par une tension psychique et par une grande incertitude. Les frappes régulières de l'OTAN n'ont pas occasionné jusqu'ici de dommages ni à des bâtiments -bien qu'ils n'aient cessé de se rapprocher- ni provoqué de victimes parmi les membres et amis de l'EEM, et néanmoins elles marquent profondément la vie quotidienne des gens: L'essence et le diesel se font toujours plus rares. Cela amène les uns et les autres à n'utiliser la voiture qu'en cas de nécessité absolue (Une pastorale a dû être supprimée pour cette raison). La destruction de trois ponts à Novi Sad rend encore plus compliquées pour le surintendant ses visites aux communautés. De ce fait, il use comme jamais du téléphone pour rester en contact avec les communautés et en particulier avec les membres d'Eglise âgés ou malades, qui souffrent spécialement de la situation.

L'alimentation en électricité et en eau potable a été partiellement détruite. A Kisak, l'eau potable doit être livrée dans des citernes. Les réserves de vivres suffisent pour le moment pour répondre aux besoins de la population. Il se trouve par exemple que les boulangeries travaillent le jour au lieu de la nuit. La vie courante se passe en général de la façon suivante: il n'est question pour personne de s'aventurer dans les rues, une fois que l'obscurité de la nuit est tombée et que les avions de l'OTAN ont pris l'envol.

Les réunions de prières et les cultes ont lieu normalement; mais moins de monde les fréquente (de 30-50% en moins), et les réunions du soir sont déplacées en fin d'après-midi.

Par le bombardement de raffineries d'essence et d'usines chimiques, l'environnement et du coup aussi la population courent un danger croissant. Pour le moment, aucun homme n'est recruté pour l'armée, vu que l'économie, -pour autant qu'elle se porte encore bien- doit être maintenue active. Le Surintendant Martin Hovan appelle les nations occidentales à suivre une approche pacifique pour résoudre le problème et à prier «en notre faveur comme en faveur des gens qui souffrent, et dont nous ne pouvons pas fermer les yeux.»

>Source: Urs Schweizer, Secrétariat de l'Evêque