En deux lettres, les délégués de la Conférence Annuelle d'Allemagne de l'Est expriment leur espoir d'une paix prochaine en Serbie, en Macédoine et en Albanie et promettent leur soutien aux communautés locales EEM de ces contrées. Dans une lettre adressée à la Conférence Annuelle est-allemande (CA), il est spécialement fait mention au rôle essentiel des Nations Unies: «Nous tenons pour une nécessité absolue que les Nations Unies assument pleinement leur responsabilité dans la mise en oeuvre du processus de paix. La plus grande famine que nous ayons connue, nous nous en souvenons encore, est survenue chez nous après la fin de la guerre. Aussi ne devons-nous pas négliger le soutien aux gens du Kosovo et de Serbie à l'heure de la reconstruction. Tous ne peuvent pas revenir immédiatement. Pour cette raison, les déportés ont encore besoin de notre hospitalité et de notre aide pour quelques temps».
Dans une seconde lettre adressée aux communautés EEM aux Balkans, les délégués promettent un soutien matériel et la prière. On y lit: «Nous nous engageons à promouvoir auprès de notre gouvernement allemand une politique extérieure, qui défend la paix, la réconciliation et la reconstruction économique dans les Balkans. Nous avons la confiance qu'en Dieu la réconciliation entre groupes ennemis est possible.»
Nous reproduisons ici l'intégralité de ces deux lettres.
«Conférence Annuelle de l'Allemagne de l'Est
Commission permanente pour la paix d'un point de vue chrétien
Message aux Eglises
Enfin la paix est possible.
Les mois passés ont vu s'abattre une souffrance inimaginable et une destruction inouïe sur une partie de notre continent. La haine alimentée aux sources du nationalisme largement irrationnelle a entrainé la mort de beaucoup de monde, au déracinement de centaines de milliers de gens et à un déchaînement de violences, de cruautés et d'humiliations sur les plus faibles. Une volonté de puissance pathologique semblait l'emporter. Tout cela était en rapport avec un passé -en rapport avec le nôtre- que nous avons eu tendance à occulter. En beaucoup d'autres lieux dans le monde, on constate des situations analogues sans qu'on y prête davantage attention. En guise de réponse appropriée, on n'a songé qu'à la mise en oeuvre d'une riposte massive, persuadé de la suprématie de la technique et en vertu du mandat que l'Otan s'est auto-octroyé. Quelques uns d'entre nous tiennent cette décision pour une erreur fatale, d'autres la tiennent pour nécessaire. L'aide humanitaire mise sur pied n'a pu avoir qu'un objectif limité: réduire les méfaits de la terreur. A présent se lève l'espoir de la paix. Nous ne désirons rien d'autre avec plus d'empressement. Nous prions pour les victimes, pour les secouristes, pour les acteurs et les autorités politiques. Dans le même temps, nous tenons pour indispensable que les Nations Unies soient chargés de la mise en oeuvre du processus de paix. La plus grave famine que nous ayons connue, -nous nous en rappelons encore- est survenue juste à la fin de la guerre. Aussi ne devons-nous pas cesser de soutenir les gens au Kosovo et en Serbie dans leur reconstruction du pays. Tous ne sont pas en mesure de revenir immédiatement. C'est la raison pour laquelle les déportés auront encore besoin de nous et de notre hospitalité quelques temps encore. Nous affirmons notre accord avec le message du Conseil Episcopal de notre Eglise et avec sa déclaration: «Il ne doit pas y avoir de guerre d'après la volonté de Dieu!» Nous ne devons pas nous habituer à la guerre. Chrétiennes et chrétiens doivent toujours et à nouveau promouvoir en politique des stratégies non militaires pour résoudre les conflits. Restons attachés à l'idée que la paix et la réconciliation provenant de l'Esprit du Christ ne restent pas pour nous une affaire privée mais vaut pour le monde entier.
Christin Eibisch (Présidente) / Andreas Demmler (Secrétaire)"
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«A toutes les communautés en Serbie, en Macédoine et en Albanie
Chers frères et soeurs,
Avec soulagement, nous apprenons la fin des bombardements et le début du retrait des troupes du Kosovo. Nous espérons que la résolution des Nations Unies va aplanir la route de la paix équitable pour tous les groupes ethniques. Nous sommes tristes et honteux que personne n'ait réussi à empêcher la guerre. Parmi nous, les engagements de l'Otan ont soulevé des critiques. L'étendue de la souffrance et de la destruction autant au Kosovo qu'en Serbie nous bouleverse. Nous avons appris votre engagement en faveur des déportés à la limite de vos forces, -nous l'apprécions vivement. Nous prions pour vous, nous vous souhaitons des forces nouvelles et nous vous assurons de notre soutien matériel.
Que la paix de Dieu, qui dépasse tout entendement garde vos coeurs et vos esprits en Jésus-Christ, notre Seigneur.
Christin Eibisch (Présidente) / Andreas Demmler (Secrétaire)"
>Source: Sachsenblick