Bangladesh : lettre des communautés chrétiennes au Premier ministre

A la suite des attentats à la bombe du 17 août dernier, les responsables des communautés chrétiennes du Bangladesh ont adressé une lettre ouverte au Premier ministre.


Publiée le 4 septembre dernier dans les colonnes du Bangladesh Observer, quotidien de langue anglaise, une lettre ouverte, signée de huit responsables des communautés catholiques et protestantes du pays, demande au Premier ministre Khaleda Zia de mettre un frein à la violence et d’assurer la paix et la sécurité du pays (1). « Nous désirons profondément et prions pour que tous les peuples de ce pays vivent en paix et en sécurité. C’est pourquoi nous vous demandons humblement de prendre toutes les mesures nécessaires pour créer une atmosphère de paix et de stabilité dans le pays », et les religieux d’ajouter : « Nous sommes profondément inquiets après les récents conflits et les violences qui ont abouti à des attaques et des tueries un peu partout, y compris dans nos petites communautés chrétiennes. »


D’après l’évêque auxiliaire de Dacca, Mgr Theotonius Gomes, cette lettre a été écrite le 22 août à l’issue d’une rencontre des responsables catholiques et protestants à Dacca, suite aux attentats à la bombe du 17 août et aux menaces qu’ils font peser sur les minorités religieuses. Ce 17 août, pas moins de 434 bombes ont explosé dans 63 des 64 districts que compte le pays ; cinquante et un autres engins explosifs ont été retrouvés, les systèmes de mise à feu n’ayant pas fonctionné. Selon l’édition du 22 août du quotidien en langue bengali Ittefaq, une enquête de police indique que les milieux extrémistes musulmans préparent une nouvelle série d’attentats et ont, cette fois-ci, l’intention de tuer des personnalités non musulmanes du pays. L’objectif de ces milieux extrémistes serait de dresser l’Occident contre l’équipe aujourd’hui au pouvoir à Dacca en tuant des chrétiens locaux et étrangers.


Pour l’évêque Michael Baroi de l’Eglise (protestante) du Bangladesh, l’objet de la lettre ouverte est de provoquer une prise de conscience sur la possibilité de menaces directes contre les chrétiens et contre les autres minorités religieuses, comme les bouddhistes et les hindous. Dans leur lettre, les responsables chrétiens rappellent au Premier ministre combien les chrétiens ont toujours contribué à la vie de la nation. « Par amour de leur patrie, les communautés chrétiennes depuis longtemps se sont efforcées de servir leurs compatriotes dans tous les domaines : éducation, santé, action sociale, lutte contre la pauvreté et promotion des valeurs spirituelles », ont-ils écrit, ajoutant : « Nous nous sommes toujours efforcés de concevoir et de mettre à exécution ce qui serait le meilleur pour notre pays en étant toujours unis d’esprit et de cœur à tous les Bangladais de bonne volonté. »


Msgr Gomez et Baroi ont signé cette lettre, aux côtés de l’évêque méthodiste Nibaron Das, du pasteur Robert Sarker, du secrétaire général de l’Eglise baptiste Sangha, du pasteur Asa Kain, président des Assemblées bangladaises de Dieu, de Leor P. Sarker, secrétaire général de l’Association de l’Eglise baptiste, du pasteur Subodh Adhikary, secrétaire général du Conseil national des Eglises, et de Dennis D. Datta, secrétaire général de l’Association chrétienne nationale du Bangladesh.

Mgr Gomes, secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques du Bangladesh, a indiqué que lui et deux autres catholiques - Benedict Alo D’Rozario, responsable de Caritas Bangladesh, et le P. Proshanto Rebeiro, chancelier de l’archidiocèse de Dacca - avaient contribué à la rédaction de la lettre.


Pour éviter tout éventuel attentat, lors de l’intronisation du nouvel archevêque de Dacca, Mgr Paulinus Costa, le 9 septembre dernier dans la cathédrale de Dacca, d’importantes mesures de sécurité avaient été prises. Agé de 69 ans, Mgr Costa, précédemment évêque du diocèse de Rajshahi, a été nommé archevêque de Dacca le 9 juillet dernier.


Vendredi 16 septembre 2005

Source: catholique.org