Tous veulent une charte oecuménique. Mais tous se la représentent différemment. Voilà ce qui ressort des remarques opposées au projet commun de la «Conférence Européennes des Eglises» (KEK) et du «Conseil Européen des Evêques» (CCEE). En juillet 1999, les présidents du CCEE et de la KEK ont envoyé à leurs membres respectifs le premier jet d'une "charte oecuménique pour la collaboration entre les églises en Europe" et compté sur eux pour l'amender. 150 commentaires et propositions de modification sont parvenus jusqu'à ce jour au comité de rédaction commun. Toutes les réponses, -faisait-on remarquer dans un communiqué de presse daté du 6 octobre, soutenaient l'idée qu'il fallait formuler un texte commun en Europe en raison de la situation oecuménique actuelle, qui contribue à raviver le processus de réconciliation entre les églises, et faire en sorte qu'elles se connaissent mieux mutuellement et se fassent davantage confiance. Concernant le contenu du projet, des voix critiques se sont élevées. Ainsi l'Eglise évangélique-luthérienne du Danemark dans sa réponse réclame-t-elle une refonte du texte et son approbation à nouveau par les Eglises membres tout en donnant son consentement à l'idée d'une charte. Le professeur Viorel Ionità, responsable actuel des Etudes du KEK, confirme que l'Eglise Danoise n'est pas la seule Eglise à avoir exigé un deuxième examen. Le comité de rédaction commun décidera fin janvier 2001 quelles suites donner à de telles demandes. Jusqu'à maintenant, on était parti du principe que la deuxième mouture du projet ne serait plus soumise à l'approbation des églises membres. Selon Ionità, il sera difficile de prendre en considération toutes les propositions émises au projet de charte. Les réponses des églises membres se contrediraient partiellement. Certaines seraient d'ores et déjà prêtes à accepter définitivement le texte dans sa version actuelle. C'est la raison pour laquelle Ionità considère opportun de compléter la charte d'une annexe, où seraient résumées toutes les requêtes des églises membres. Ces propositions pourraient par la suite jouer un rôle dans le cadre du processus de rapprochement des Eglises. Gottfried Locher, chargé des questions oecuméniques au sein de la Fédération des Eglises Protestantes de Suisse (FEPS), veut remettre la réponse des membres de l'Eglise réformée suisses d'ici la fin du mois d'octobre. A ce jour, seules douze Eglises membres de la FEPS lui ont communiqué leurs positions. >Source: Reformierte Nachrichten - Anders Stockholm