Sondage: les Suisses se détournent de la religion, les fidèles en diminution

De plus en plus de Suisses se détournent de la religion. Selon le recensement fédéral de 2000, 12 % d'entre eux n'appartiennent à aucune communauté religieuse, selon le recensement de 2000. Il y a dix ans, ce taux était encore de 7,4%.


Les Eglises et communautés protestantes ont connu la plus forte érosion. Elles sont passées d'un taux de 56,3% en 1950 à 37% en 2000. 


Les catholiques, qui représentaient 41,6% de la population en 1950, regroupent actuellement 44% des croyants. Cette progression s'explique par l'arrivée d'immigrants italiens, espagnols et portugais dans les années 1960 et 1970.


Les plus grandes «associations» de Suisse


Avec au total 80% d'adhérents, les Eglises Evangélique Réformée et catholique romaine peuvent cependant se targuer d'être les plus grandes «associations» de Suisse, commente Alfred Dubach. 


Selon le directeur de l'Institut suisse de sociologie pastorale de Saint-Gall, l'augmentation de ces désistements s'explique par le relâchement des liens sociaux. «La société est dominée par la relation coût-utilité.» 


Le profil des démissionnaires est connu, précise-t-il. La majorité vit en milieu urbain. Leur style de vie, dominé par l'anonymat et la mobilité, n'est pas compatible avec la vie en communauté.


90% des enfants sont baptisés


Malgré ces défections, 90% des enfants sont baptisés. Mais s'ils pouvaient décider eux-mêmes, beaucoup choisiraient de quitter l'Eglise. D'ailleurs, la majorité des démissions se font entre 20 et 35 ans. 


Afin de séduire les fidèles, les Eglises ne devraient plus faire la morale. Il faudrait qu'elles suivent davantage les désirs individuels et qu'elles s'adaptent aux envies des fidèles, conclut le théologien. 


29.03.2002


Source: SDA-ATS / swissinfo