Nigeria: cela fait 600 jours que des collégiennes chrétiennes ont été enlevées


Le gouvernement ne doit rester plus longtemps silencieux sur le sort des personnes enlevées

600 jours après l'enlèvement de plus de 200 élèves pour la plupart chrétiennes par le groupe islamiste "Boko Haram" (l'éducation occidentale est un péché) dans le nord du Nigeria, les personnes enlevées n’ont toujours pas donné signe de vie.

Les victimes « ne doivent pas être oubliées, car leur sort est un exemple des souffrances qu’endure la population civile dans le nord du Nigeria en vertu de la guerre civile et la guerre anti-terroriste », a déclaré l'expert Afrique de la Société pour les peuples menacés (Göttingen), Ulrich Delius, le 4 décembre.

En avril 2014, les terroristes avaient attaqué une école déguisés en soldats et enlevé 276 élèves. Environ 60 pourront bientôt leur échapper; du reste des élèves, il n'y a aucune trace. Après l'enlèvement de masse, Boko Haram avait menacé de vendre ces filles comme esclaves sexuelles ou de les forcer à des attentats-suicides.

Aucun représentant du gouvernement n’a rendu visite aux familles des victimes

Delius a appelé le gouvernement nigérian à briser enfin le silence. Les parents et la fratrie des personnes enlevées se sont sentis abandonnés par les autorités, parce que jusqu’ici ils ne savent rien de ce que sont devenues leurs filles et leurs sœurs.

« C’est un aveu d’impuissance pour les 200.000 soldats et les 300.000 paramilitaires nigérians ainsi que pour l'ensemble de l'appareil de sécurité de ne pas avoir réussi 600 jours après à recueillir des informations suffisamment crédibles sur le sort des otages », a critiqué Delius.

En outre, aucun représentant du gouvernement n’a visité les parents. Au moins 176 otages appartiennent à « l'Eglise des Frères » protestante Chibok (Ekklesiyar Yan’uwa a Nigeria).

Les enfants sont les premières victimes de la guerre civile

Delius a rappelé que les enfants et les jeunes sont les plus concernés par la guerre civile sanglante au Nigeria. Environ 68 % de toutes les personnes déplacées dans le nord du pays seraient selon les informations du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) des enfants et des adolescents.

Plus de 800.000 adolescents ne peuvent pas aller à l'école dans cette région en raison de la violence. Boko Haram se bat depuis six ans pour l'établissement d'une théocratie islamique dans le nord du Nigeria à majorité musulmane.

Au moins 17.000 personnes ont été tuées dans le conflit à ce jour, 2,5 millions ont été poussées à fuir par la violence. Sur les 173 millions d'habitants que compte le pays, environ 50 % sont musulmans et 48 % des membres d’église. Les chrétiens vivent principalement dans le sud et les musulmans dans le nord.

Twitter gazouille à leur sujet


04.12.2015

Traduction eemni


IDEA