En mémoire de Daniel Husser (13 avril 1932 - 26 mars 2016)

Daniel Husser

Annelyse et René Gerber 

C’est dans la paix du Seigneur que Daniel Husser s’est éteint le 26 mars 2016, samedi de Pâques, après 3 semaines d’hospitalisation pour des problèmes cardiaques.

Il laisse en nous le souvenir d’un homme consacré au service de Dieu et dévoué à l’Eglise. 

Daniel et son épouse Annie née Brinkert se sont engagés en 1958, peu de temps après leur mariage, dans une activité professionnelle d’enseignants et de missionnaires au collège protestant de Lomé au Togo. Malgré des moments difficiles, mouvements politiques violents, sérieux problèmes de santé, ce séjour leur a laissé des souvenirs impérissables, et c’est avec une joie sincère, - peut-être empreinte de nostalgie ? - que Daniel, occasionnellement, en a parlé.

De retour en France, en 1968, Daniel Husser, au fil des ans, a mis ses compétences au service de l’Église de Sion de Strasbourg, entre autres comme président du Comité directeur, prédicateur laïc et membre de la Commission de Vie spirituelle. Il a œuvré au sein du Comité directeur de l’UEEM, d’abord comme membre, puis comme secrétaire et enfin en tant que président. Son charisme est perçu au-delà des frontières : Daniel Husser a été intégré aux instances responsables de l’Église méthodiste Suisse-France (Kirchenvorstand), au Comité exécutif de la Conférence centrale, et au Conseil européen des Églises Méthodistes. Membre de la Commission « Communication », il a été rédacteur du bulletin mensuel de l’UEEM, le Messager chrétien- ENroute. Président du Centre Méthodiste de Formation Théologique de 1989 à 2004, il s’est préoccupé de la formation des futurs pasteurs francophones et de la croissance de l’Église par la connaissance des Écritures et l’attachement au Seigneur. Daniel a été actif au sein de l’Entente des Églises libres de la CUS, de Connexio, du Centre de vacances Landersen dont il a organisé pendant 20 ans les rencontres de Pâques. 

Homme de paix, il s’est attaché à trouver des solutions à divers conflits, à la satisfaction des uns et des autres. Son talent d’orateur et sa foi ont fait de lui un prédicateur laïc apprécié et souvent sollicité par de nombreuses paroisses. 

A Strasbourg, Daniel, président de l’Entente évangélique durant 11 ans, s’est impliqué avec bonheur dans différentes campagnes d’évangélisation. Il savait convaincre avec sagesse et mobiliser conseillers, choristes etc…

Vers la fin des années 1990, il s’est investi avec ténacité dans un travail missionnaire et humanitaire au Cambodge, contribuant à l’éclosion d’une Église méthodiste cambodgienne. Il y est allé une quinzaine de fois dans le cadre de Connexio, pour enseigner, visiter et encourager les futurs pasteurs et les paroisses naissantes. Ses collaborateurs cambodgiens ont apprécié sa patience et sa disponibilité.

Durant 40 années, Daniel a fait partie des Gédéons, dont il parlait volontiers lors de certains cultes. Également membre et vice-président du Comité Protestant pour la Dignité Humaine (CPDH), il a été confronté aux problèmes éthiques et sociétaux agitant les esprits ces dernières années.

Pédagogue dans l’âme, Daniel a toujours aimé communiquer avec passion son savoir encyclopédique.

Durant une vingtaine d’années, secondé par son épouse et une équipe d’amis, il « a exploré » le pourtour méditerranéen « Sur les traces de l’apôtre Paul », en alliant avec bonheur le plaisir touristique de la découverte, aux moments spirituels d’édification…

Eclectique, il s’est également intéressé à l’Histoire de la Réforme à Strasbourg, du temps de Bucer, en réalisant une thèse de 3ème cycle concernant Kaspar Schwenckfeld. Pour autant, Daniel ne dédaignait pas l’Histoire contemporaine en tant que coauteur d’un ouvrage à visée œcuménique : « Les Catholiques et les Protestants se questionnent mutuellement ».

Daniel Husser a toujours accepté de présenter le Méthodisme lors de conférences ou de rencontres œcuméniques. Ses interventions bien documentées en firent un orateur apprécié. 

A ses côtés, sa fidèle épouse Annie, son aide indéfectible, accueillait et veillait au bien-être des nombreux hôtes et amis de passage, sans négliger la famille proche : deux fils, Philippe et Michel et leurs épouses, leurs 5 petits-enfants et leurs deux arrière-petits-enfants.

Gardons de Daniel Husser le souvenir reconnaissant d’un ami fidèlement engagé, d’un « berger et veilleur pour son Église », Église qu’il portait dans la prière avec tous ceux qui l’entouraient.

Que résonne en nos cœurs son ultime témoignage : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi » (2Ti 4.7).

EEMNI