La France l'a emporté sur les Etats-Unis 3-2, ce dimanche, en demi-finale de la Coupe Davis de tennis: A. Clément (4 7(8) 7(7) 6) a marqué dimanche le point décisif contre A. Roddick (6 6(6) 6(5) 1 ). Précédemment, le tandem américain Todd Martin et James Blake (2 7 2 6 6) aura eu raison de l'association Santoro-Llodra (6 6 6 4 4), qui laissa passer au deuxième set l'occasion de gagner probablement en trois manches au lieu de perdre en cinq. Le Parisien brosse le portrait joueur américain Todd Martin aux racines méthodistes...
Dans l'univers clinquant du tennis professionnel, où l'on encense parfois davantage les belles gueules que le beau jeu, Todd Martin est un joueur carrément atypique. Ce grand échalas d'un mètre quatre-vingt-dix-huit, aux cheveux plus sel que poivre, à qui l'on donnerait quarante-cinq ans alors qu'il en a trente-deux, ne déchaîne pas toujours les passions lorsqu'il entre sur un court. Non pas qu'il manie la raquette comme un manche, bien au contraire, puisqu'il fut un temps numéro quatre mondial et qu'il compte deux finales de Grand Chelem à son actif. Mais, parce qu'il n'a pas ce côté fougueux et exhibitionniste qu'affectionne tant le public américain.
Ceux qui le connaissent mal le trouvent d'ailleurs très austère. Car ce protestant méthodiste très pratiquant, diplômé en linguistique et fondateur de plusieurs associations caritatives, qui rêve à haute voix de «dîner au paradis avec Jésus et Ghandi» , ne laisse transparaître son humour que lorsqu'il se sent en confiance. Comme au sein de cette équipe américaine de Coupe Davis, où il assume parfaitement son statut d'ancien. Sans pour autant avoir honte de son 40 e rang mondial, qui fait de lui le vassal de Blake et Roddick. «Comment je trouve mes coéquipiers?», plaisante Todd Martin. «Ils sont jeunes. Parfois, j'aimerais mettre une caméra dans les vestiaires pour que les gens se rendent compte à quel point ils sont jeunes. D'ailleurs, je ne comprends même pas la moitié de leur conversation!».
... Après les revers essuyés par les trop tendres Roddick et Blake, c'est sur le vieux briscard de Martin, qui a disputé une trentaine de matchs de Coupe Davis depuis huit ans, que compte Patrick McEnroe pour renflouer un navire américain aux allures de Titanic.
Samedi 21 septembre 2002
Source: EEMNI/Le Parisien