Le dialogue entre Orthodoxes et Protestants doit être amorcé cette année encore. La Commission de dialogue dont la création était déjà annoncée à la huitième Assemblée Plénière du «Conseil Oecuménique des Eglises» (COE) à Harare, Zimbabwe, se rencontrera dans la première semaine de décembre pour planifier les démarches suivantes. Les responsables et membres du Comité Central du COE sont tombés également d'accord le 31 août lors d'une séance informelle sur la composition du groupe de discussion. 30 Orthodoxes et protestants feront partie de cette commission en place pour trois ans. L'Evêque Rolf Koppe de l'Eglise Evangélique d'Allemagne a communiqué cette information mercredi le 1er septembre lors d'une Conférence de Presse au siège du COE à Genève, Suisse. «Les Orthodoxes et les Protestants sont confrontés à des problèmes communs dans ce monde, et il leur appartient de contribuer à les résoudre», disait Gabriel Habib, l'ancien Secrétaire Général du Conseil des Eglises du Proche-Orient et l'actuel membre du Conseil National des Eglises du Christ aux Etats Unis d'Amérique dans une discussion entre la presse et le COE. Même si chacun se représente le futur à sa manière, le dialogue mutuel revêt néanmoins une signification centrale. Les tensions entre Orthodoxes et Protestants au sein du COE sont apparues au grand jour dans les temps qui précédèrent la huitième Assemblée Plénière du COE en 1998, quand les Eglises Orthodoxes de Georgie et de Bulgarie se sont retirées du COE et que la famille orthodoxe ait exprimé son désaccord avec quelques Eglises protestantes membres du COE dans sa prise de position de mai 1998. Les Orthodoxes y faisaient référence à leur longue tradition oecuménique et à l'intensité de leur collaboration au sein du COE. Leur influence sur la marche du COE et ses décisions s'est pourtant fortement réduite ces dernières années. Entre autres points d'achoppement pour les Eglises Orthodoxes figurent la stagnation de la réflexion théologique, le langage habituel du COE, la question de l'ordination des femmes au même titre que l'orientation sexuelle. Habib estime que la Sainte-Cène, l'eucharistie constitue un autre problème. Tandis que les Protestants la considère comme un moyen pour parvenir à l'unité des chrétiens, les Orthodoxes considèrent au contraire la célébration commune de la Sainte Cène comme le couronnement de cette unité. A la huitième Assemblée Plénière de Harare, il fut décidé en raison de ces différences de vue manifestes, de former une commission de dialogue mixte orthodoxe-protestante, qui devra d'ici 2003 élaborer des propositions pour sortir de la crise. Selon Habib, il est tout à fait possible qu'à ces discussion les Georgiens et les Bulgares prennent également part, car ils sont tous les deux intéressés par une logique de renouveau. L'Evêque Rolf Koppe de l'Eglise Evangélique d'Allemagne (EKD) a aussi affirmé que les Georgiens et les Bulgares n'avaient pas encore pris de décision ferme et définitive. Les autres Eglises Orthodoxes tiennent à collaborer comme par le passé avec le COE. Diverses Eglises Méthodistes travaillent au sein du COE depuis de nombreuses années. L'«Eglise Evangélique Méthodiste» (EEM) est active dans différents pays dits «orthodoxes». C'est la raison pour laquelle elle est très intéressée par une collaboration de qualité entre Eglises protestantes et orthodoxes.
>Source: Conseil oecuménique des Eglises