CNEF : ENTRETIEN AVEC ETIENNE LHERMENAULT, PASTEUR


Pasteur Etienne Lhermenault, président du CNEF

© FPF

C'est le président de la Faculté libre de théologie évangélique de Vaux sur Seine et pasteur des Eglises baptistes, Etienne Lhermenault, qui est le tout premier président du bureau du Conseil national des évangéliques CNEF.

Claude Baty, président de la FPF, a écrit au nom du Conseil au pasteur Etienne Lhermenault, premier président du comité représentatif du CNEF, fondé le 15 juin dernier. Ce courrier salue la naissance du CNEF et la nomination du pasteur Lhermenault, qui a été il y a peu de temps secrétaire du Conseil de la FPF. « Ce fait [ ...] souligne que le CNEF n'est pas aussi loin de la FPF que d'aucun pourrait l’imaginer. » Le Conseil, dans ce courrier, s'associe à la conclusion de la déclaration finale de l'assemblée constitutive et souhaite qu'effectivement les uns et les autres sauront «être le message qu'ils prêchent».

Plusieurs rencontres de dialogue sont déjà programmées entre le FPF et le CNEF, dans la continuité des rencontres régulières qui se tenaient déjà lorsque le CNEF n'était pas institutionnalisé, informe Muriel Menanteau, responsable du service information-communication-documentation de la FPF.

Que signifie l’arrivée du CNEF dans le contexte protestant actuel ? Quelle place va-t-il occuper au sein du protestantisme français ?

Etienne Lhermenault - Le CNEF est à la fois l’aboutissement d’une prise de conscience – les évangéliques ont dépassé le seuil d’invisibilité – et l’expression d’une volonté d’unité – les évangéliques veulent mettre un frein à leur tendance à se diviser. Et cette volonté d’unité a un objectif : être au service d’une annonce plus pertinente de l’Evangile. Dans cette perspective, le CNEF voudrait à la fois « manifester l'identité et l'unité du protestantisme évangélique français et renforcer son témoignage ».  Sans prétendre à un quelconque monopole, nous avons particulièrement pour préoccupation de voir les hommes et les femmes de notre génération exposés au message du salut ainsi que de nouvelles communautés évangéliques implantées sur le territoire. 

Quelles vont être les premières priorités du CNEF dans les prochains mois ?

Construire la maison commune des évangéliques après en avoir posé les fondations, c’est-à-dire encourager régionalement et localement une vraie collaboration entre Eglises et œuvres, membres du CNEF. Cela passera par la tenue d’une convention inaugurale du CNEF les 27 et 28 janvier 2011 au palais des congrès à Montreuil (93).

Le CNEF se donne pour mission de simplifier la vision du monde évangélique et le rendre plus lisible. Comment compose-t-il avec la diversité protestante évangélique en interne ?

De deux manières, il identifie dans sa structure même les familles spirituelles sous forme de pôles (Assemblées de Dieu, évangéliques membres de la FPF, évangéliques du Réseau FEF, Pentecôtistes/charismatiques) et il les réunit par une déclaration commune de foi. Cette façon de faire permet à la fois de renforcer les liens sur l’essentiel sans empêcher le dialogue sur les questions secondes.

Les relations entre la FPF et le CNEF soulèvent quelques questions, notamment sur la représentation du protestantisme. Qu’en dites-vous ?

Objectivement, le CNEF simplifie le paysage évangélique. Pratiquement, cela peut renforcer la représentation du protestantisme si la concertation est de mise et si les inévitables divergences sont vécues dans le respect mutuel. Cela dépendra beaucoup des responsables et le dernier arrivé a presque tout à apprendre en matière de représentation. 

Après vos engagements à la Fédération des Eglises évangéliques baptistes de France (comme secrétaire général) et à la Fédération protestante de France (membre du conseil et secrétaire du bureau), comment envisagez-vous votre fonction de président du comité représentatif du CNEF ?

Comme un service. J’ai été sollicité, non pour être la voix ou le représentant des évangéliques, mais l’animateur d’une équipe (le comité représentatif et son bureau) et le soutien des deux co-directeurs Clément Diedrichs et Stéphane Lauzet. J’espère savoir encourager ces derniers dans leur travail et contribuer à des relations harmonieuses au sein du CNEF. J’ai par ailleurs deux préoccupations particulières, veiller à ce que le CNEF reprenne bien, comme il s’y est engagé, la vision et les missions de l’Alliance Evangélique Française et favoriser de bonnes relations entre la FPF et le CNEF.

Source protestants.org