Lors de la Conférence Centrale qui se déroulait à Buelach, l'Evêque Bolleter a apporté un message percutant. Une partie de son message a tourné autour des relations oecuméniques. Voici quelques unes de ses pensées stimulantes sur ce thème:
"Dans le domaine oecuménique également, nous partons du principe que la joie de l'Evangile doit déterminer nos relations les uns avec les autres. C’est seulement de cette manière que nous surmonterons la léthargie gagnant beaucoup de nos contemporains ‘avant tout les dernières générations’, s'ils entendent le mot d’oecuménisme.
Les Eglises ne doivent pas devenir une seule entité, mais nous devons apprendre à découvrir tout à nouveau la joie commune de l'Evangile. Dans certains domaines, nous nous sommes rapprochés des Eglises protestantes historiques. Il y a un an, par exemple, l'Evêque Zdzislav Tranda de la petite Eglise Réformée en Pologne a évoqué dans son rapport une possible fusion entre Luthériens, Réformés et Méthodistes. Il accorde de plus grandes chances à une Eglise protestante unie en Pologne. Toujours est-il que l’habitude est prise d'inviter les Evêques des autres Eglises protestantes à participer aux Conférences Annuelles.
Je ne veux pas parler du 'labyrinthe oecuménique ', mais je désire transmettre ma propre image: l'oecuménisme, c'est comme avec les îles grecques, une fois que la forêt est rasée, il n’est possible de la reboiser de nouveau qu’au prix d’un très grand effort et très forte discipline.
Du côté orthodoxe, où nous sommes accusés aujourd'hui de prosélytisme, -nous autres méthodistes ensemble avec l'Eglise Catholique Romaine-, nous essayons de reboiser de nouveau mais avec peine la forêt oecuménique par diverses rencontres et dialogues, pour ainsi dire, un petit arbre après l’autre.
Entretenir les plants consiste avant tout à cesser de s’accuser ou de s’insulter mutuellement. La «Charta oecumenica» était rédigée par la Conférence des Eglises Européennes (la KEK) justement pour de telles situations.
Le premier jet était encore fort marqué par les grandes Eglises sur leur défensive. Une nouvelle version de la charte oecuménique, -lignes directrices pour développer la collaboration entre les Eglises en Europe-, a été acceptée aux rencontres de la Commission Commune de la 'Conférence des Eglises Européennes ' (KEK) et du 'Conseil des Conférences Episcopales Européennes ' (CCEE) qui s’étaient tenues du 26 au 29 janvier 2001 à Porto / Portugal. Le texte doit être signé dimanche le 22 avril 2001, à Strasbourg par les présidents de la KEK et de la CCEE.
Le texte est né après une phase de consultation dans les années 1999 et 2000 au niveau des Eglises membres de la KEK et de la Conférence Episcopale de la CCEE et décrit l’oecuménisme tel qu’il doit se vivre dans ses principes et ses obligations. L’Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) a aussi pris position à ce sujet. La charte oecuménique a force de loi pour toutes les Eglises membres de la CCEE et de la KEK. Elles sont invitées à accepter ce texte fondamental et à l’appliquer à leur propre situation sur place en collaboration avec leurs partenaires oecuméniques.
Le document du Vatican 'Dominus Jesus' a attristé beaucoup de chrétiens. Débattre sur ce texte en profondeur ne nous permettra pas de nous rapprocher les uns des autres, -ne nous faisons pas d’illusions-, car la reconnaissance mutuelle des Eglises en tant qu’Eglises n’est pas le résultat, mais la condition même du dialogue oecuménique.
Constatons du moins que ce document du Vatican a relégué au dernier plan la Déclaration commune sur la justification signée à Augsbourg.
Cette année, Pâques tombe sur la même date quelle que soit la tradition, nous devrions en profiter pour saluer nos partenaires oecuméniques, et pas seulement là où existent des tensions."
Source: EMKNI