Une réunion des leaders religieux de l'Irak et des rencontres avec les chefs de gouvernement au Liban et en Irak ont conduit les cadres du Conseil National des Églises américain (NCC) à relancer leur appel à un règlement pacifique des problèmes du Moyen Orient et au renforcement de l'aide humanitaire.
Le pasteur Robert Edgar, responsable en chef du NCC et pasteur évangélique méthodiste, ainsi que Antonios Kireopoulos, qui est à la tête des affaires internationales et du secteur de la paix au sein du NCC, étaient parmi les leaders religieux internationaux, les intellectuels, les diplomates et les fonctionnaires des agences d'aide humanitaires présents à la rencontre des 27-28 mai à Amman, en Jordanie.
La réunion des leaders religieux de l'Irak, comprenait des représentants chi'ites, sunnites et chrétiens; ils ont traité ensemble de la crise irakienne. A l'origine de cette initiative, la Conférence Mondiale des Religions pour la Paix.
"Les leaders religieux irakiens - chrétiens et musulmans - se sont rencontrés et ont confirmé vraiment qu'il y avait danger à marcher dans les rues de Bagdad et partout en Irak et ils ont partagé leur conviction forte, que la communauté internationale devait venir en aide au pays," a dit Edgar.
"Il était important (lors de cette réunion) d'avoir la confirmation que le chaos régnait en Irak après l'action militaire et que partir en guerre était plus facile que de garantir la paix," affirmait Edgar.
Au cours de cette réunion sans précédent, les responsables musulmans et chrétiens irakiens ont recommandé vivement aux organisations humanitaires d'augmenter leur aide à travers les institutions irakiennes sociales, religieuses et autres, que les forces d'occupation assurent la sécurité à la population civile comme elles y sont tenues selon les conventions internationales et qu'un gouvernement irakien provisoire puisse être formé dès que possible.
Leur déclaration commune, publiée le 28 mai, stipule la formation d'un gouvernement irakien permanent basé sur des élections libres, démocratiques et l'adoption d'une constitution qui protégerait tous les groupes religieux, ethniques et nationaux tout en maintenant la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale.
"Je dois dire que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ne se sont pas préparés outre mesure à ce qui se passerait après l'action militaire et telle était clairement la conviction des leaders religieux venus en Jordanie," a observé Edgar.
"Pour voir les choses positivement, je pense que le moment présent est très important pour le Moyen-Orient," a-t-il dit. C'est important pour les chrétiens, les musulmans et les juifs de participer à la pacification de cette région, a-t-il expliqué.
Les représentants religieux ont eu des entretiens avec le Premier ministre du Liban et le président de la Syrie, aussi bien qu'avec des responsables chrétiens de la région. L'évidence s'impose à eux: "ils croient que la communauté religieuse internationale a un rôle à jouer, aussi bien que les représentants gouvernementaux, pour développer des stratégies non violentes et de paix dans la région," a dit Edgar.
Le pasteur Riad Jarjour du Conseil des Églises du Moyen-Orient - une organisation réunissant des Eglises orthodoxe, orthodoxe orientale, Catholique et Protestantes au Moyen-Orient - a coordonné les visites. Lui-même ainsi que les responsables du NCC ont été rejoints par William Vendley, président de la Conférence Mondiale des Religions pour la Paix.
Le président Bashar el-Assad de la Syrie a remercié le NCC et la Conférence Nationale des Évêques Catholiques américaine pour leur opposition à la guerre en Irak et, ce qui est plus important, ajoute Edgar, "pour leur effort de communication à l'adresse de la communauté plus large du Moyen-Orient pour dire que les chrétiens ultra-extrémistes aux Etats-Unis - ne représentaient pas les vues religieuses de l'ensemble."
Ces visites ont pour but de faire passer l'idée "que la communauté (américaine) modérée-progressiste défend la non-violence et veut travailler pour la paix dans la région," insiste Edgar.
Selon Kireopoulos, ils avaient pour but de faire entendre une voix de modération, de tolérance et de respect mutuel dans la région.
Les habitants du Proche-Orient tant chrétiens que musulmans voient les efforts de prosélytisme de chrétiens américains au Moyen-Orient comme probablement plus déstabilisants que la guerre elle-même, a dit Kireopoulos. "Ça aboutit à un choc de civilisations ou à une croisade et à quelque chose de ce genre.
"Tant les chrétiens que les musulmans ont vu (notre voix de modération) comme une note d'espoir et non pas comme l'amorce d'une guerre culturelle et religieuse," a-t-il expliqué.
Le 5 juin 2003
Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)