Comme les médias l’ont ébruité hier, le président de la Conférence catholique des évêques suisses, l'évêque Kurt Koch, a réagi dans „une lettre ouverte sur la situation oecuménique aujourd'hui” à la critique émise par l'Eglise réformée au document catholique portant sur l’enseignement de l'Eglise.
Koch y souligne la nécessité pour l'oecuménisme d’avancer. Les réactions à l'égard de la Déclaration de la Congrégation pour la foi ont été négatives dans l'espace germanophone ; ailleurs, cela n'a pas toujours été le cas. Ailleurs, elle serait plutôt perçue „comme un défi positif pour l'oecuménisme", écrit Koch dans la lettre qu’il a adressée au président du Conseil de la Fédération des Eglises protestantes (FEPS), le pasteur Thomas Wipf.
C’est ainsi que le Conseil des évêques évangéliques méthodistes (EEM) a pris connaissance et salué avant tout les paroles positives du document de la Congrégation pour la foi sur les églises réformées.
Les évêques de l’EEM se sont déclarés prêts à poursuivre le dialogue oecuménique avec l'Eglise catholique. L'expert méthodiste sur les questions oecuméniques, Geoffrey Wainwrigt, a même regretté „la sélection négative de beaucoup de communiqués de presse" et expliqué que le document du pape était l’occasion de réfléchir plus intensément sur le plan oecuménique à des questions comme „qu'est l'Eglise ?" et „Où trouve-t-on l'Eglise?". De telles réactions l'encouragent, écrit Koch, à inviter tout à nouveau l'Eglise réformée en Suisse à ne pas s’en tenir „aux impressions négatives et aux blessures", mais de continuer le dialogue oecuménique avec l'Eglise catholique et d’aborder courageusement ces questions qui nous séparent encore".
Des "irritations" oecuméniques, il n’y en a pas seulement du côté réformé, souligne Koch qui relève différents exemples, où l'Eglise catholique s’est personnellement sentie heurtée par des déclarations de l'Eglise réformée.
C’est ainsi que la Déclaration commune sur la Justification par la foi (1999) entre luthériens et l'Eglise catholique n’a pas été signée jusqu’ici par l'Eglise réformée suisse. Seul le Conseil Méthodiste Mondial (CMM) s'est joint plus tard en 2006 à cette déclaration.
Dans sa lettre au pasteur Wipf, Koch compare en conclusion la controverse née autour de la déclaration de la Congrégation pour la foi à "un orage d'été" qui dégage l’atmosphère. Un point devrait être clair : la base du dialogue ne sera pas „ce qui nous sépare encore, mais ce qui nous unit, qui de loin est le plus important".
Barbara Streit-Stettler, chargée de communication au sein de l’EEM Suisse
10.08.2007
Source: EEMNI