La "Connectional Table" est cette plate-forme de discussion au sein de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) qui réfléchit sur la collaboration des Églises dans le futur. Elle s'est rencontrée du 27 avril au 1er mai pour la première fois en dehors des ÉTATS-UNIS à Varna, Bulgarie. Étaient présents les évêques et membres de la Connectional Table des Conférences Centrales (en dehors des États Unis, les Conférences Centrales désignent l'entité dirigée habituellement par un évêque) tout comme Robert J. Jarman. ancien collaborateur et dirigeant du "General Board of the global Ministries" (ndlr : Conseil Mondial de la Mission).
L'évêque récemment entré en fonction, Patrick Streiff, de la Conférence Centrale de l'Europe du Centre et du Sud (CCECS), évoquait la croissance du nombre de membres dans certaines Conférences Centrales. Quand il avait participé en 1996 pour la première fois à la Conférence Générale (l'instance la plus haute, d'un point de vue législatif de l'EEM, qui siège tous les quatre ans), il avait fait l'expérience du côté de l'Eglise américaine d’une "culture de l'ouverture et de l'hospitalité à l'égard des Conférences Centrales… Mais je veux vous parler avec franchise", continuait-il : "la délégation des Conférences Centrales à la Conférence Générale, qui a augmenté de 20 à 25 %, pourrait devenir un danger pour l'Eglise aux USA. Ce n'est plus seulement une petite minorité. C'est devenu une partie puissante de l'Eglise, avec ses propres besoins, ses intérêts et ses défis qu'elle va amener dans l'Eglise." Streiff craint que le point de vue des méthodistes américains puisse changer en sorte qu'à l'avenir on finira par se poser ce genre de question : "Pourquoi tous ces gens venus des Conférences Centrales veulent-ils nous influencer aux ÉTATS-UNIS ?" Streiff s'explique : "vous, comme Eglise américaine, vous avez besoin d'un lieu pour discuter et régler des affaires américaines. Vous avez besoin de ce lieu où vous êtes entre vous, tout comme nous, nous avons besoin d'un lieu où nous pouvons discuter de nos affaires entre nous au sein des Conférences Centrales." Streiff soutient une Conférence Générale globale ainsi que des rencontres régionales.
L'évêque Solito K. Toquero de la Conférence Centrale de Manille, des Philippines, informait de la joie de l'Eglise Evangélique Méthodiste aux Philippines de pouvoir devenir une Eglise autonome. "Nous disons que nous pouvons devenir dans l'autonomie plus 'adultes'", ainsi s'exprimait Toquero, "et, peut-être que maintenant les relations et la collaboration seront-ils possibles non seulement avec l'Eglise Evangélique Méthodiste, mais encore avec d'autres Églises Méthodistes du monde entier. Nous voulons devenir plus mûrs encore et nous voulons collaborer avec l'EEM aux USA non pas comme un enfant, mais comme quelqu'un qui peut se tenir sur ses propres jambes."
Les Eglises Evangéliques Méthodistes en Afrique n'auraient pas le même désir d'autonomie, disait Forbes Matonga, un membre de la Connectional Table de l'Afrique centrale. "La difficulté réelle, que nous rencontrons, c'est que la structure des Conférences Centrales ne fonctionne pas bien et ne rend pas compte de ce que nous faisons en principe", disait-il. Les évêques sont élus dans le cadre de la Conférence Centrale. Mais "les questions critiques n'y sont pas discutées", partiellement à cause des barrières linguistiques. "Peut-être serait-il utile de transférer certaines tâches des Conférences Centrales aux Conférences Annuelles» (entités le plus souvent nationales de la Conférence Centrale).
L'évêque Hans Vaexby (Conférence Centrale l'Eurasie) annonçait à la réunion qu'il n'était "pas un grand défenseur de grandes mesures de restructuration", mais croyait "en la politique des petits pas". Il encourageait les instances supérieures de l'EEM sur le plan administratif et financier à insister à l'avenir sur la nécessité pour les Conférences Centrales d’inclure dans leurs rapports les indications statistiques. En outre, il contredisait le "mythe que les Conférences Centrales puissent adapter les règlements de l'Eglise comme elles le veulent justement. Nous ne pouvons pas l’admettre. Les adaptations autorisées sont extrêmement limitées."
Le 22.05.2006
Source: UMNS/emkni