Des dirigeants d'Eglise étaient aussi impliqués dans le génocide rwandais en 1994. Beaucoup d'entre eux sont encore en fonction. L'organisation des Droits de l'Homme "African Rights" a pour cette raison lancé un appel au «Conseil Oecuménique des Eglises» en session à Harare aux Eglises pour qu'elles soutiennent ses efforts de traduire les coupables devant la Justice. Sur 112 pages, «African Rights» a publié en 1995 un document relatif au génocide perpétré au Rwanda. Cette organisation a pu prouver l'implication des Eglises à l'exception des Témoins de Jéhova.
L'organisation de défense des Droits de l'homme, qui a son siège en Angleterre, reproche aux Eglises dans son appel du 2 décembre, d'avoir laissé seules les Eglises du Rwanda après le génocide. Elle constate que les dirigeants d'Eglises fautifs ne sont pas prêts du tout à reconnaître leur responsabilité: «C'est inacceptable dans des institutions d'une telle grandeur et d'une telle influence, qui jouent un rôle essentiel en Afrique, véritable pilier de la société civile.» Et plus loin: «Enfin, ces Evêques et pasteurs sont au service de l'Eglise. Il est indéniable qu'il n'ont pas seulement manqué à leurs devoirs mais ils ont aussi porté atteinte à des principes chrétiens. Ce constat doit mener à l'ouverture d'enquêtes, -au cas où le fait est avéré- et à des destitutions.»
C'est ainsi que, selon les déclarations de survivants, l'Evêque Aaron Ruhumuliza, à la tête de la "Free Methodist Church" à Gikongo, Kigali aurait aidé les forces militaires à opérer un massacre dans sa propre Eglise le 9 avril 1994.
Le Rwanda comptait pour «le pays le plus christianisé en Afrique » vu le très fort décompte de chrétiens dans la population du pays, et ce jusqu'au génocide.
Source: Reformierte Presse et EEMNI