Samedi, à 14 heures précises, l'«année jubilaire 2000» a été solennellement proclamée devant 10'000 personnes au moins à Stuttgart et -d'après les reportages- devant 20'000 manifestants à Cologne à l'occasion de la campagne lancée par les Eglises «Jubilé 2000». Dorothée Soelle a critiqué sur la Schlossplatz de Stuttgart le système économique mondial comme étant «criminel bien qu'étant légal». Dans le centre de la ville de Stuttgart retentirent plusieurs centaines de trombones «si fort que les politiciens réunis à Cologne étaient en mesure de les entendre», disait Dieter Heitmann, membre de l'organisation à l'origine de la manifestation. Une foule chamarrée et paisible avait traversé précédemment les rues de la capitale du Bade-Wurtemberg. Les réunions à Cologne et à Stuttgart ont marqué le début de l'année jubilaire 2000 qui désigne la campagne engagée à la fois par des organisations humanitaires et de développement laïques et ecclésiales. Au même moment se formait à Cologne devant le Musée Ludwig une chaîne humaine autour du lieu de rassemblement du sommet du G8 des dirigeants des nations les plus riches au monde. Une «pétition pour la remise des dettes» fut transmise dans le même temps. Karl Schmidt, un autre organisateur de la manifestation, résume l'objectif de la campagne pour «l'application d'un moratoire très large»: «nous ne réclamons pas seulement la remise momentanée des dettes, mesure vraisemblablement déjà prononcée par les Etats du G8, mais un droit garanti internationalement à l'insolvabilité auquel les Etats débiteurs peuvent prétendre à tous moments.» Les manifestants se sont montrés insatisfaits que le sommet des politiciens n'ait prononcé l'effacement que de «132 millions de marks». Comme Heitmann le disait, les dettes s'élèvent à la somme faramineuse et inimaginable de 2000 milliards de dollars». Les actions menées à l'échelle de la planète dans le cadre de «Jubilé 2000» semblent remporter les premiers succès. Dans l'édition du quotidien de Cologne, le «Tagesanzeiger» du 19 juin (article de Werner Bosshardt), on peut lire ceci:
«Au premier jour du sommet économique mondial à Cologne, les chefs d'Etat et de gouvernement des sept grandes nations industrielles sont tombés d'accord sur un point important de l'ordre du jour. Ils suivirent la recommandation faites par leurs ministres des finances de remettre au groupe des 41 pays les plus pauvres 40% de leurs dettes contractées auprès d'institutions financières internationales, auprès du Fonds de garantie international comme auprès de la Banque Mondiale. La montagne des dettes se réduit par conséquent à 27 milliards de dollars - un montant qui de toutes manières aurait difficilement pu être remboursé un jour. L'effacement de crédits que certains pays ont consentis (encore non chiffrable à ce jour) va soulager un peu plus ces pays débiteurs. La dette des 41 pays les plus pauvres s'élèvent en tout à 220 milliards de dollars et ne représente qu'une infime partie de l'ardoise totale des nations du Tiers-monde, à savoir l'équivalent de 2500 milliards de dollars. Les Etats du G7 sont tombés d'accord pour remettre sous conditions les dettes aux nations les plus pauvres: les moyens financiers ainsi libérés doivent être employés dans le domaine social, dans la formation et la santé. Les nations, qui ne respectent pas les droits démocratiques, seront exclues de ces dispositions; actuellement cela représenterait cinq nations sur 41.»
Concernant l'implication de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) dans l'opération «Jubilé 2000», veuillez lire la dépêche d'EEMNI datée du 17 juin 1999.
>Source: Reformierter Pressedienst et EMKNI