CPDH: Ça n’a pas de genre

Ça n’a pas de genre ! 

Un ministre de l’éducation en colère qui vitupère au beau milieu de l’hémicycle de l’Assemblée Nationale : ça n’a pas de genre ! D’autant que la raison de cet énervement c’est de faire taire des « rumeurs » qui prétendraient que l’Education Nationale s’apprêterait à diffuser, auprès des petits Français, des idées d’un drôle de genre. Des idées incroyables !
Mais au fait, de quel genre d’idées parle-t-on ? Mais d’aucun genre, car « la théorie du genre n’est pas enseignée dans les écoles », a précisé Mme Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du Gouvernement. Le genre d’individus qui font croire aux parents qu’il y aurait un enseignement envisagé sur « le genre », ça ne devrait pas exister. Ces gens-là sont forcément mal intentionnés, extrémistes, affabulateurs et du genre dangereux. 

Y-a-t-il eu de fumée sans feu ? Pour en juger, voici le « genre » de formation proposé le 13 janvier 2014, aux professeurs de l’une des dix académies où le programme « ABCD de l’égalité » est expérimenté : 

  • Module jeunes et genre
    Combattre les discriminations sexistes : apprendre à voir, agir pour soi et pour les autres par la découverte du « Module Jeunes et genre ». Application d’activités concrètes du guide d’animation de sensibilisation aux discriminations sexistes pour les 15/25 ans. 
  • Jeux de rôle et théâtre forum pour favoriser l’égalité et le respect entre les sexes et combattre les stéréotypes de genre. 
  • Déjouer les stéréotypes de genre pour une égalité entre les sexes.
    Nous observerons où s’enracinent les différences des représentations hommes-femmes dans les médias pouvant entraîner des comportements stéréotypés. 
  • Analyse des médias et supports de l’image. 
  • Les représentations du féminin et du masculin dans les manuels. Quels ateliers mettre en place à destination des élèves ? 

Le genre, n’est pas un sujet nouveau. Nos cours de grammaire résonnent encore des règles apprises par cœur : « l’adjectif s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte ». Mais ce genre-là, c’est celui de la différenciation pas de l’indifférenciation, de la détermination grammaticale pas de l’indétermination sexuelle. Un genre qui, sans être inégalitaire, permet d’être précis et juste dans l’expression de sa pensée et respectueux dans sa vision de l’humanité. 

Parler autant d’un concept qui n’existerait pas, ça fait « mauvais genre » ! Proposer à des enseignants un module de formation « jeune et genre » alors que « la prétendue théorie du genre » (lettre du 29 janvier, du ministre aux directeurs d’écoles) ne serait qu’une vue de l’esprit, ça ne devrait donc pas exister car ça n’a vraiment pas de genre ! Nous, parents et grands-parents, voilà le genre de décision ministérielle que nous attendons, que nous espérons, pour que nos enfants et petits-enfants soient du genre « heureux », bien dans leur peau, à l’école comme à la maison : que le ministre de l’éducation nationale mette fin à de telles incohérences, à de telles errances troublantes dont les objectifs relèvent du champ idéologique et non plus pédagogique. En attendant, nous serons du genre « vigilant », si vous voyez ce que je veux dire ! 

Jean Reux 
Pour le Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine (C.P.D.H.) 

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