France, Dammarie-Iès-Lys: climat malsain et intolérance

Dans plusieurs villes de France, de bien curieux comportements se sont révélés, suite à la loi d'interdiction du port de signes religieux dans les établissements scolaires de l'Éducation nationale. Ainsi, dans le Vaucluse, les socialistes ont voulu retirer de l'Hôtel de ville la crèche de Noël avec les santons. Jean-François Loviselo, secrétaire général de ce parti politique, avait prié le maire de «sortir ce symbole catholique de la mairie».


Dans le Nord de la France, le maire, très respectueux de la laïcité, avait décidé de faire distribuer aux élèves des écoles, le 6 décembre dernier, des friandises en chocolat à l'effigie de Saint-Nicolas. Une institutrice, émue de ce signe religieux ostentatoire, protesta, et le maire, surpris et interloqué, fut contraint de remplacer ces chocolats par des bonbons. Dans l'Est de la France, à la fin du mois de décembre, le directeur d'un établissement scolaire s'est vu interpellé par des élèves, qui lui demandèrent de retirer un sapin de Noël dans un couloir de l'école.


«On peut sourire devant de telles absurdités», affirme Jean-Paul Barquon, le secrétaire de la section française de l'AIDLR (Association internationale pour la défense de la liberté religieuse), «mais ne relèvent-elles pas d'un climat malsain qui, progressivement, tend à s'instaurer en France?» 


Si nous devons dénoncer les intégrismes religieux, nous ne devons pas rester silencieux face. à un intégrisme de la laïcité. Nous nous étonnons souvent de la montée de l'antisémitisme et de l'islamophobie dans notre société, mais nous oublions que la loi d'interdiction de signes religieux doit s'accompagner du plus grand respect des pratiques et des cultures religieuses. Au cours de cette année du centenaire de la laïcité, il serait de bon ton de calmer le jeu de toutes les formes d'intégrisme et d'instaurer, dans le cadre de la paix civile et religieuse, la liberté de l'esprit et le respect des personnes, sans faire resurgir, d'un côté, l'anticléricalisme d'antan avec une laïcité de combat, et de l'autre, les exigences intégristes. 


Source: BIA - N° 279 - FÉVRIER 2005