Suisse : Les chrétiens s’inquiètent des persécutions à l’encontre des chrétiens dans le monde musulman

Le Réseau évangélique suisse rédige une lettre aux fédérations musulmanes - manifestation pour les chrétiens persécutés dans le monde musulman - Saad Hariri regrette devant Thomas Wipf l’émigration de chrétiens du Proche-Orient

Le RES souhaite que les musulmans de Suisse condamnent les atteintes à la liberté religieuse commises au nom de l’islam.

Le Réseau évangélique suisse a envoyé une lettre ouverte aux dirigeants des principales fédérations et organisations musulmanes de Suisse. Ces derniers sont invités à prendre position courageusement et fermement lorsque des actes de violence et des attaques sont perpétrés au nom de l’islam.

Zürich/Genève, 24 septembre 2010

– Il y a deux semaines, le projet d’un pasteur américain de faire du 11 septembre la journée internationale de l’autodafé du Coran a suscité des réactions dans le monde entier. Cette annonce a provoqué des manifestations violentes dans plusieurs pays musulmans. En Afghanistan, en Inde, au Pakistan, des personnes ont été tuées.
Le Réseau évangélique suisse est convaincu que cette tragédie aurait pu être évitée. L’autodafé du Coran proposé par le pasteur Terry Jones a été univoquement condamné en Occident, y compris par les chrétiens évangéliques. Il est ainsi apparu très clairement que cette provocation isolée ne représentait pas du tout la position des 2 milliards de chrétiens qui peuplent cette planète. En revanche, où est restée la voix apaisante et pacificatrice des musulmans modérés lorsque ces déferlements de violence meurtrière ont eu lieu ?


Suisse: Manifestation pour les «chrétiens persécutés dans le monde musulman» 

«La liberté de religion et la liberté de conscience sont soeurs jumelles», a dit le conseiller national Jean-Pierre Graber (UDC/BE) lors de la manifestation. «La liberté de religion est à l’origine des libertés individuelles. Celui qui touche à la liberté de religion touche aussi les libertés indiduelles et la démocratie.»

Le conseiller national socialiste bernois Ricardo Lumengo s’est également exprimé. Il a appelé à une tolérance religieuse réciproque qui puisse s’exprimer de façon universelle.

Le Groupe de travail pour la liberté religieuse faisait partie des organisations appelant à la manifestation. Dans un communiqué, celles-ci jugent «très préoccupante» la situation des chrétiens et plus généralement des minorités religieuses dans les pays musulmans.

Les chrétiens y sont victimes de discriminations, d’actes de violence et de menaces ou se voient contraints de quitter leurs habitations. Devant cette situation, les trois organisations réclament «la pleine liberté de religion et l’égalité des droits pour les chrétiens dans le monde musulman».

Pétition lancée

Les organisations ont lancé une pétition demandant que la Suisse ne se laisse pas guider «uniquement par ses intérêts économiques» mais défende les droits humains et en particulier la liberté religieuse. Quelque 11’800 signatures ont déjà été récoltées, a indiqué un porte-parole du CSI. La pétition devrait être remise au Conseil fédéral le 10 décembre prochain.

Le Réseau évangélique suisse (RES) a par ailleurs écrit cette semaine aux dirigeants des fédérations et organisations musulmanes de Suisse. Dans cette missive, il y condamne l’intention du pasteur américain Terry Jones de brûler le Coran, «qui n’a rien à voir avec une vie vécue selon les principes évangéliques».

Sa volonté a néanmoins engendré des «graves» débordements dans les pays musulmans au cours desquels des personnes ont été tuées. Le RES regrette que dans ce contexte, «les musulmans modérés, opposés à cette violence ne se fassent pas entendre». En particulier, «la voix des musulmans de Suisse aurait pu contribuer à apaiser la situation», ce que le RES les invite désormais à faire.

Tiré du site 24heures.ch

Saad Hariri regrette devant Thomas Wipf l’émigration de chrétiens du Proche-Orient

La délégation de la Fédération des Églises protestantes de Suisse, sous la direction du président du Conseil de la FEPS Thomas Wipf, a été reçue aujourd’hui par le président du Conseil des ministres libanais, Saad Hariri. Au centre de l’entretien a été le dialogue en matière de politique religieuse.

Le président du Conseil de la FEPS Thomas Wipf a exprimé, au cours de l’entretien accordé par le président du Conseil des ministres libanais, sa préoccupation au sujet des défis immenses que doit actuellement affronter le Liban multireligieux. Défis qui concernent très directement la minorité chrétienne également. « Pour aborder des conflits religieux et politiques, les solutions trouvées ici pourront constituer des approches en Suisse également. La Suisse elle aussi se développe de plus en plus en une société multiculturelle et multireligieuse, et elle devra à l’avenir se confronter encore plus à ces défis » a dit Thomas Wipf. « Inversement », a poursuivi Thomas Wipf, « la Suisse a trouvé, surtout depuis la votation sur les minarets, une nouvelle forme de dialogue interreligieux au sein du Consei l suisse des religions SCR, qui pourrait susciter de l’intérêt au Liban aussi. »

Le président du Conseil des ministres du Liban a regretté l’émigration des chrétiens du Proche-Orient, qu’il attribue à la situation instable où se trouve l’ensemble de la région. Seule une paix durable avec toutes les parties en conflit dans le Proche-Orient pourrait créer la stabilité dont tous les êtres humains ont besoin. 

Dimanche, le président de la FEPS a participé au culte de l’Église protestante nationale à Beyrouth. « Nous sommes ici pour écouter et pour exprimer notre solidarité avec la minorité chrétienne » a dit le président de la FEPS à la paroisse. Le pasteur Habib Badr a dans sa prédication appelé la communauté à assumer sa responsabilité dans le pays et à ne pas s’enfuir devant les problèmes et les nouveaux conflits qui menacent dans le pays. 

La question de l’émigration à l’Ouest de nombreux chrétiens a aussi occupé la délégation durant sa visite de la Near East School of Theology NEST. Les entretiens avec le doyen, George Sabra, ont eu pour centre les questions de coexistence des religions au Liban, le désenchevêtrement de la religion et de la politique, et le rôle de la société civile libanaise. NEST est le seul lieu de formation pour théologiennes et théologiens protestants au Proche-Orient.

La liberté de religion et la coexistence pacifique des religions constituent des thèmes centraux pour la Fédération des Églises protestantes de Suisse FEPS. Depuis nombre d’années, la FEPS entretient des contacts intensifs avec les Églises sœurs au Proche-Orient, et surtout avec la Communion des Églises protestantes au Proche-Orient. 

Avant de poursuivre son voyage en Syrie, la délégation rencontrera demain mardi le chef de l’Église maronite, le Patriarche Nasrallah Boutros Sfeir, et Salim Sahiouny, président du Conseil de l’Église protestante au Liban et en Syrie, ainsi que le ministre libanais de l’information, Tarek Mitri. 

25/28 septembre 2010

RES/24heures.ch/cpdh/FEPS/ eemni