CNEF: amour, accueil et bénédiction

Aux lendemains de la décision de l’EPUdF d’autoriser en son sein la bénédiction de couples de même sexe, le pasteur Daniel Liechti, vice-président du CNEF, précise la position évangélique en levant la confusion possible :

  • entre la nature de l’Evangile et l’amour de Dieu
  • autour des notions d’accueil, d’accompagnement et d’accueil.
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Nous ne reviendrons plus ici en détail sur l'instauration par l'Église protestante unie de France d'une "bénédiction pour tous". Ni sur la décision de l'Église protestante unie de Belgique, il y a quelques jours seulement, d'accepter désormais comme pasteurs des personnes homosexuelles. Ces décisions s'opposent si nettement à la Parole de Dieu que la désapprobation déjà exprimée par le CNEF va de soi.

Disons d'emblée que la différence entre les tenants de la "bénédiction pour tous" - présentée comme généreuse - et la position évangélique ne se situe pas au niveau de la qualité d'accueil concret des personnes homosexuelles en Église. Ni au niveau de la sincérité de l'amour qui leur est exprimé. Ne caricaturons donc pas la position évangélique, comme si elle était intransigeante ou, pire, indifférente. (D'ailleurs, s'il y avait ici ou là encore des attitudes pharisiennes, bannissons-les au plus vite.)

Les divergences, estimons-nous, sont bien plus profondes. Les décisions synodales en question révèlent des dérapages théologiques qui ont conduit à plusieurs confusions, inquiétantes pour l'avenir. Nous en évoquerons simplement deux :

  • Il y a premièrement confusion concernant la nature de l'Évangile et l'amour de Dieu, pas moins que cela ! Si l'Évangile présuppose l'amour inconditionnel de Dieu pour tout être humain - vérité extraordinaire et fondatrice - il va bien au-delà. Et surtout, "amour inconditionnel" ne signifie pas "approbation inconditionnelle" de tous les comportements. Ne réduisons pas le Dieu qui m'aime tel que je suis, et malgré ce que je suis, à quelqu'un qui approuverait tout et bénirait tout. L'Évangile ne s'arrête heureusement pas à l'amour inconditionnel : il offre à tous ceux qui se remettent à Jésus-Christ, plutôt qu'à eux-mêmes, le salut. Si l'amour de Dieu est inconditionnel, son salut ne l'est pas. Il requiert la repentance, la foi en Jésus-Christ et l'engagement à le suivre en cherchant à faire sa volonté telle qu'elle est révélée dans la Bible.
  • Deuxièmement, il y a confusion autour des notions d'accueil, d'accompagnement et de bénédiction. A l'instar de Dieu, l'Église doit accueillir largement, elle ne juge personne d'être indigne du salut. Elle se doit d'annoncer fidèlement l'Évangile et d'accompagner, d'assister les personnes qui souhaitent cheminer vers le Seigneur. Mais cet accompagnement est tout autre chose que de bénir un état de fait et une pratique. Si l'Église accompagne, c'est Dieu qui bénit ! L'Église n'a pas autorité sur la bénédiction de Dieu. Et cette dernière n'est pas compatible avec la volonté humaine autonome mais vient au secours de ceux qui, humblement, cherchent à entrer par la foi dans le dessein de Dieu. C'est ce message, libre et fidèle aux Écritures, que l'Église se doit d'annoncer et de vivre.

Daniel Liechti

Vice-président

PS. Je remercie le pasteur Jean-Yves Peter (UNEPREF) de m'avoir autorisé, pour la rédaction de cet édito, à puiser largement dans un billet qu'il a rédigé et publié sur le site www.eremulhouse.fr

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