À la suite de la crise politique et sociale, les Méthodistes de Bolivie ont bon espoir que le nouveau président intérimaire à la tête du pays apporte la stabilité et le changement.
L'Évêque Carlos Intipampa, responsable de l'Église Evangélique Méthodiste de Bolivie, a assuré de son appui et de ses prières Carlos D. Mesa, le nouveau président, dans une récente lettre pastorale; il a aussi fait appel à la communauté méthodiste pour qu'elle continue à prier en faveur de la nation toute entière.
Mesa est un homme politique modéré et largement respecté comme leader moral, selon le pasteur Wilson Boots, missionnaire évangélique méthodiste qui, avec sa femme, Nora, travaillait à temps partiel en Bolivie depuis 1993. À l'heure actuelle, il semble être en mesure de stabiliser ce pays latino-américain, a-t-il dit à l'Agence de presse de évangélique méthodiste dans un interview qu'il lui a accordé le 12 novembre.
L'ancien président de la Bolivie, Gonzalo Sanchez de Lozada, avait démissionné de ses fonctions le 17 octobre après les heurts violents entre manifestants et forces militaires qui ont provoqué plus de 80 morts. Les manifestations répétées, qui ont fait plus de 400 blessés, ont souligné la crise sociale et politique ininterrompue que traverse la Bolivie, expoiquait l'évêque.
Bien que des groupes indiens indigènes, représentant les pauvres de Bolivie pauvre et une majorité de ses citoyens, aient au commencement organisé les manifestations, d'autres groupes ont rejoint le mouvement, selon le "New-York Times".
L'Eglise Méthodiste s'est impliquée avec l'Assemblée Permanente de Défense des Droits de l'homme pour mettre un terme à la violence et provoquer la réconciliation. Plusieurs églises ont servi comme centres d'accueil pour ceux qui ont jeûné dans le cadre de leur protestation non violente. Trois véhicules d'église ont été détruits pendant les manifestations.
Pasteurs et laïcs ont fait don de leur sang, distribué des médicaments à des hôpitaux publics et ont accompagné pastoralement les blessés et les membres des familles des défunts et des blessés.
L'église a aussi rendu publique des déclarations soutenant les luttes pour une société plus juste pour tous les Boliviens. "L'Église Méthodiste bolivienne est engagée dans la construction d'une communauté et la construction d'une nation," a dit Boots.
Si le projet d'un pipeline de 5 milliards de $ pour exporter le gaz naturel de Bolivie a déclenché les protestations, la colère couvait déjà étant donné la corruption avérée du gouvernement, a-t-il expliqué.
Le précédent président, ajoute Boots, avait été forcé d'introduire Mesa comme candidat au poste de vice-président "pour donner de la respectabilité à son gouvernement parce que la corruption avait atteint un niveau très élevé." Mais quand Mesa a essayé de régler les questions de corruption, le président l'a publiquement mis en difficulté, a-t-il ajouté.
Boots considère comme un signe positif que Mesa, qui n'est affilié à aucun parti politique, ait été en mesure de former un nouveau gouvernement non lié au parti de l'ancien président.
Environ 60 % de la Bolivie, soit presque 8 millions de citoyens, sont indigènes et Wilson considère ce nouveau changement de pouvoir politique comme un tournant historique. Les groupes indiens veulent une nouvelle constitution et voudraient dissoudre le congrès actuel et le remplacer par une assemblée constituante populaire.
L'Église Evangélique Méthodiste de Bolivie compte 169 congrégations et environ 8,000 membres avec 85 % d'indigènes Aymara. Intipampa, qui a grandi dans une famille de bergers, est le premier théologien Aymara à avoir reçu un doctorat.
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Le 13 novembre 2003
Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)