La guerre fait rage en Europe et domine nos médias; on en oublierait presque la guerre au moins aussi brutale en cours en Afrique Centrale. Cela signifie que l'Afrique a toujours moins d'importance sur le plan économique et stratégique pour ceux qui les décideurs sur le plan mondial. Nous sommes tenus au courant de ce qui se passe en Afrique Centrale avant tout par Internet. L'optimisme était de rigueur après le changement de régime au Congo. Beaucoup de gens croyaient et espéraient que la situation allait s'améliorer à présent. Entre temps, le pays a plongé dans la guerre civile. Le nouveau mouvement de rébellion est de nouveau passé à l'offensive, ce qui suscite de la part du gouvernement (et de ses alliés) une violente riposte. Comme d'habitude, c'est la population civile qui est la première à en pâtir. La guerre présente dure en fait depuis plus longtemps, mais la situation s'est corsée dans les dernières semaines. L'élément nouveau au Congo, ce sont les agressions contre les étrangers et en particulier celles contre les missionnaires américains ou en général parlant anglais. Beaucoup de gens croient (et cela a été expressément propagé par le gouvernement), que le nouveau mouvement de rébellion est soutenu massivement par des puissances occidentales. Récemment un trafic d'armes a été découvert; c'était le fait de personnes qui s'étaient faites passer pour des missionnaires. De tels incidents ont fait monter la tension et entraîné des complications. Celui qui veut quitter le pays doit subir au préalable des interrogatoires par les services de sécurité, qui peuvent soit donner, soit refuser le visa de sortie. Partout, les personnes subissent des contrôles. Les biens qu'elles transportent recueillent une attention toute particulière. Le représentant de l'agence de développement de l'état américain à Lubumbashi a été roué de coups par une foule en furie. Le Secrétariat de la mission de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) reste en contact étroit avec l'Eglise partenaire et avec nos collaborateurs et se tient informé des événements. Les consultations ont conduit aux décisions suivantes (situation en ce jour, 10 mai 1999): la famille Eric et Céline Immer quitte le Congo dès la première occasion. Beatrice Wittlinger décide avec ses collègues sur place, si elle restera ou partira de même. Ruth Zolliker et Elisabeth Guldener, qui ne pouvaient pas encore retourner au Congo depuis leur dernière évacuation en août 1998, prolongent leur séjour en Suisse. Le retour programmé provisoirement à la fin de l'été devrait être reporté une fois de plus. Pour les nouvelles collaboratrices (la famille Stéphane et Ursina Wahl de même que Madeleine Baldensberger), aucune date ne peut être arrêtée pour l'instant concernant leur départ. Les responsables de la mission aux Etats Unis ont poussé tous leurs collaborateurs à quitter le Congo dès la première occasion. Veuillez prier pour la paix au Congo, pour que les collaborateurs et collaboratrices (autochtones ou étrangers) des Eglises partenaires, soient gardés et aient la sagesse, de même que les responsables de la «Commission pour la Mission Extérieure» (KaeM en allemand), pour qu'ils prennent les bonnes décisions.
>Source: Kirche+Welt - Christine Schneider-Oesch