Les évêques apportent leur soutien aux réformes dans l’église

Les évêques méthodistes unis (à partir de la gauche) Roy Sano, Mary Virginia Taylor et Hee-soo Jung se joignent à un moment de louange juste avant que le Conseil des évêques ne  traite du rapport Call to Action. Photos UMNS par Heather Hahn. 


Par Heather Hahn*

Les évêques méthodistes unis ont approuvé à l'unanimité le 4 novembre les importantes réformes de l’Église, y compris la plus grande responsabilisation des dirigeants de la dénomination dans la promotion de la croissance de l'Église recommandées par l’équipe de direction de Call to Action.

Cette décision a été saluée comme un pas en avant pour une église qui a souffert durant des décennies du déclin du nombre de ses membres aux États-Unis.

«Ce que cela signifie, c'est qu’on va de l'avant, le Conseil s’y engage personnellement - et j'espère que la Table connexionnelle va prendre le même engagement -, oui, nous prenons position et nous orientons l'Église dans la direction que l'Esprit de Dieu nous appelle à suivre », a déclaré Grégoire V. Palmer, évêque de la région de l'Illinois, co-président de l'équipe de pilotage. «Et nous allons vers plus de vitalité pour nos communautés».

Voici les principales réformes recommandées dans le rapport :

  • A partir de janvier 2011, faire de la vitalité des communautés locales la «véritable priorité N°1» pour au moins une décennie.
  • Revoir à fond le leadership du clergé, son déploiement, son évaluation et sa responsabilisation.
  • Recueillir des informations statistiques de manière cohérente et uniforme dans la dénomination de façon à mesurer la fréquentation, la croissance et l'engagement.
  • Réformer le Conseil des évêques, avec des évêques en activité s’impliquant dans le renouveau des communautés locales et dans une nouvelle culture de la responsabilité dans toute l'Église.
  • Consolider les agences générales de l'Église et aligner leur travail et leurs ressources sur les priorités de l'Eglise et l'engagement de dix ans pour le renouveau des communautés locales. En outre, les agences doivent être reconstituées avec de plus petites commissions basées sur des compétences.

Certaines de ces recommandations seront soumises à l'approbation de la Conférence générale, instance supérieure législative de la dénomination. Les évêques ont aussi appuyé la création d'une équipe intérimaire chargée d'aider à l’élaboration de tout projet de loi qui sera nécessaire.

Critères de vitalité

Les recommandations de l'équipe de direction de Call to Action ont été transmises ensuite à la table connexionnelle réunie le 15 novembre à Franklin, au Tennessee. La table connexionnelle est chargée de proposer des pistes de financement pour les opérations menées par l’Église, y compris les travaux de l'équipe opérationnelle proposée par les évêques.

Au cours des deux derniers jours de leur rencontre, plus de 80 évêques actifs et retraités réunis pour le Conseil des évêques ont discuté du rapport de l'équipe de pilotage. En 2009, le conseil et la table connexionnelle avaient créé une commission consultative composée de 16 membres et représentative de l’Église dans son ensemble, qui inclut des pasteurs et des laïcs, pour contrer la baisse du nombre de ses membres depuis des décennies aux États-Unis.

 

Alfred W. Gwinn Jr, évêque de la région de Raleigh (NC), demande un vote sur les recommandations de l'équipe de direction de Call to Action. 


L’équipe de Call to Action a fondé ses recommandations sur deux études commandées à des chercheurs indépendants. L'une était une «évaluation opérationnelle de l'Eglise connexionnelle» qui a émis le constat que l'Église était l'objet d'une «crise rampante de pertinence» et noté que les agences générales étaient en-dessous de la moyenne dans l'accomplissement de la mission de l'Église. 

Une autre étude, «Le Projet de Recherche sur la vitalité des communautés», a analysé les données de 32.228 églises méthodistes unies des Etats-Unis et classé 4961 congrégations, soit 15 %, comme des églises locales «de grande vitalité». L'étude a révélé quatre facteurs clés conditionnant la vitalité des communautés locales aux Etats-Unis, à savoir un leadership pastoral efficace, plusieurs petits groupes, la diversité des styles de cultes et un pourcentage élevé de laïcs occupés spirituellement dans des rôles de leadership.

Fred Miller, un consultant qui a aidé par ses conseils l’équipe de pilotage de Call to Action, a déclaré que les résultats permettent de dépasser les débats entre les libéraux et les conservateurs (sur le plan théologique) qui ont longtemps divisé l'Église.

«Aux Etats-Unis, nous avons cette lutte pour le pouvoir entre les libéraux et les conservateurs», dit Miller aux évêques. «L’enquête indique que la vitalité d’une communauté locale ne dépend pas de son orientation théologique, ni de la façon dont nous interprétons les confessions de foi».

Miller est le président de la société Chatham Consulting Group et membre de la First United Methodist Church, à Chatham, Massachusetts.

Une plus grande responsabilisation

Les études avaient un accent américain, et certains évêques se demandaient si les critères de vitalité seraient aussi efficaces en dehors des États-Unis. Pourtant, beaucoup d'évêques d'autres parties du monde ont applaudi aux recommandations du rapport - en particulier  l'appel à une plus grande responsabilisation.

«Il est temps pour nous, évêques, de nous lever et de le faire», a déclaré l’évêque Eben K. Nhiwatiwa de la région du Zimbabwe. «Laissez-nous agir dans ce sens».

Toutes ces recommandations ne nécessitent pas une action spécifique de la part des évêques ou de la Conférence générale. Les églises locales peuvent travailler d’ores et déjà sur les critères de vitalité, ont déclaré des membres de l'équipe.

Palmer a reconnu que des dirigeants d'église avaient déjà fait des recommandations semblables dans le passé dans le but d'améliorer la vitalité des communautés locales. Et certains membres d'église ont critiqué le rapport comme n’apportant rien de nouveau.

«Il n'y a pas toujours eu assez d’attention ni de suivi dans l'organisation de certaines bonnes choses qui ont été lancées, a dit Palmer. «Je pense que les gens s'inquiètent à juste titre de l'attention de l'Église dans la durée».

Pourtant, a-t-il dit, il est optimiste, c'est le début d'une nouvelle étape pour la dénomination.

«J'ai l'impression que ce conseil est en train de creuser cette thématique avec une attention soutenue et, espérons-le, nous allons y rester aussi longtemps qu'il a été suggéré, ce qui veut dire au moins 10 ans».

Panama, le 4 novembre 2010

*Hahn est journaliste multimedia pour l’Agence de presse méthodiste unie (UMNS).

Traduction eemni

UMNS