L'Evêque de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) en Allemagne, Walter Klaiber (Francfort-sur-Main), doute que l'engagement militaire de l'Otan ramène la paix au Kosovo. Celui qui intervient militairement, devrait être aussi en mesure de mettre durablement un terme aux violences, écrit Klaiber dans l'hebdomadaire méthodiste "unterwegs" (Stuttgart). «Il se peut que cette intervention militaire corresponde à une démonstration de force de la part du gendarme du monde avec des conséquences désastreuses pour tous». On devrait demander à l'Otan si des raids aériens vont faciliter une résolution constructive du conflit. Klaiber: «Jusqu'à quel point doit-on détruire un pays pour faire céder un dictateur?» S'imaginer pouvoir mettre un terme à l'injustice et à l'oppression par la violence en un laps de temps très court est une idée dangereuse participant à l'illusion de la toute-puissance». L'Evêque admet que les politiciens se trouvent devant un dilemne. En se prononçant pour une intervention militaire, ils ont couru le risque que la violence ne provoque en retour une nouvelle flambée de violence et que la situation des personnes concernées ne s'aggrave. En revanche, l'ONU est déclarée co-responsable des massacres au Rwanda: l'ONU aurait pu empêcher la guerre civile entre les antagonistes Hutus et Tutsis par une présence militaire massive. Par ailleurs, comme le fait remarquer Klaiber, les engagements de police de la part de l'ONU et de l'Otan paraissent arbitraires: «Pourquoi intervient-on en faveur des Albanais du Kosovo, mais non en faveur des Kurdes ou des chrétiens au Soudan?» l'Evêque en appelle aux chrétiens: «Il doit néanmoins se passer quelque chose.» Ils devraient prier et penser au fait que des hommes sont responsables du devenir du monde.
>Source: IDEA Allemagne