Le meilleur de l'évangélisme se voit dans ses hymnes et ses cantiques classiques. Les cantiques évangéliques classiques contiennent les expressions les plus claires, mémorables, cohérentes et largement répêtées de ce que signifie être un chrétien évangélique.
La prédication efficace, une énergie exceptionnelle investie dans l'organisation, et tous les progrès de la formation théologique ont donné lieu au mouvement évangélique moderne. Mais rien ne définit plus profondément l'évangélicalisme (Ndt: je traduis ici librement le mot américain équivalent, qui désigne le mouvement évangélique) qui ses hymnes et cantiques: nous avons chanté notre foi évangélique d'autrefois. Sans doute parce que c'était le message salvifique de la Bible, nos hymnes montraient une religion qui était plus pure, plus claire, plus tranchée et constituait un défi à la plupart de nos pratiques évangéliques.
A quand dater la naissance de cette influence des hymnes sur la piété évangélique? Il est possible de les raccorder avec le début des prédications de Jonathan Edwards sur la justification par la foi dans le Massachussets en 1735, ou à John Wesley qui fit une expérience marquante en 1738, ou encore à George Whitefield en 1740. Mais il est plus juste d'attribuer l'émergence de l'évangélicalisme moderne à la rédaction et à la composition des cantiques de Charles Wesley.
La semaine où son frère John recevait, lors d'une réunion de l'église Morave à Aldersgate, la révélation de la grâce divine, Charles Wesley vivait en silence une expérience similaire. Nombreux sont ceux qui connaissent les mots de John Wesley, consigne dans son journal: "15 minutes environ avant 21 heures, alors que le prédicateur décrivait les changements qu'opérait la grâce de Dieu dans un coeur par la foi, j'ai senti mon coeur se réchauffer étrangement. Je croyais en Christ, en Christ seul pour mon salut. Et je recevais une assurance qu'il avait enlevé mes péchés et m'avait sauvé de la loi du péché et de la mort". Mais plus nombreux furent ceux qui chantèrent les paroles que Charles composa à propos de sa propre transformation (il avait à peine 10 ans lorsqu'il écrivit ce chant, la veille de l'expérience de son frère John):
Par où donc commencer, o mon âme émerveillée
Comment aspirer de tout mon être à la demeure céleste,
Moi qui suis un esclave racheté de la mort et du péché
Un tison arraché au feu éternel ?
Comment faire monter un chant de triomphe digne de mon Rédempteur
Comment chanter les louanges de mon grand Libérateur?
..........
Venez, o venez donc, vous mes frères coupables
Vous qui gémissez sous le fardeau de votre péché;
Il y a place pour vous dans Son coeur ensanglanté,
Entrez donc en Lui par Son côté transpercé.
Il vous appelle aujourd'hui vers la céleste patrie.
O mes frères coupables, venez, venez à Lui.
1er juin 2007
Article datant de 1999
Source: Christianity Today / blog dei