25.06.99 USA: expulsé d'un camping méthodiste pour son soutien aux homosexuels + Mise en route d'une enquête préliminaire

Qu'une organisation évangélique méthodiste impose des mesures discriminatoires à l'encontre de personnes soutenant les droits des homosexuels ne devrait jamais survenir. Car même si le mariage d'homosexuels est formellement interdit dans le Règlement de l'Eglise, le même texte dit explicitement que l'Eglise Evangélique Méthodiste défend les droits fondamentaux et les libertés civiles pour tous les hommes indépendamment de leur orientation sexuelle. Ainsi lit-on dans les «Principes Sociaux»  au 3.8: «Les droits fondamentaux et les libertés civiques s'appliquent à tous les êtres humains. Nous devons veiller à ce qu'ils soient également garantis aux personnes homosexuelles. ..... Nous soutenons par ailleurs tous les efforts visant à mettre un terme à la violence et à toute forme de contrainte exercée à l'égard des personnes homosexuelles.....».

Et pourtant la direction du Camping du Camping historique évangélique méthodiste de «Des Plaines», un faubourg de Chicago, n'a pas agi selon ces directives en renvoyant du camping il y a quelques temps un couple d'homosexuels, une fois leur orientation sexuelle rendue publique. Et maintenant c'est au tour d'une famille d'être renvoyée des lieux: la fille (16 ans) s'était élevée contre cette décision des responsables du camping; elle avait donné le nom de "Reconciling Cottage" à la maisonnette que les parents y avaient louée depuis cinq ans et y avait porté l'inscription suivante: «Les homosexuels, les lesbiennes, les bi-sexuels et les transsexuels sont les bienvenus». C'en était trop pour les responsables du camping, qui ont mis immédiatement un terme au contrat de location qu'ils avaient signé avec la famille Nannette et Bill Graham et leur fille Amelia pour une maisonnette de vacances. L'Evêque Joseph Sprague, le dirigeant des 142'000 membres de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) au Nord de l'Illinois, a marqué sa désapprobation pour cette décision, mais n'était pas trop au clair sur la marge de manoeuvre dont disposait juridiquement la direction de l'Eglise sur la marche du camping. Tout au moins peut-on dire que le camping vieux de 140 ans se place «sous le chapeau religieux de l'Eglise Méthodiste» et ne doit pas par conséquent payer d'impôts.

Autre scène: il y a dix jours, le 15 juin, une équipe de l'EEM a entamé l'enquête préliminaire contre 68 pasteurs de l'Eglise, qui ont pris part à un mariage homosexuel en janvier de cette année. Le procès pourrait, selon des experts, durer des années, car tous les accusés auraient fondamentalement droit à un traitement individualisé de leur comportement et à un procès individuel. Mais cela devrait occasionner des frais énormes et prendre beaucoup de temps. Ainsi ces jours-ci, les accusés seront-ils informés de leurs droits par courrier et interrogés s'ils désirent ou non un procès individuel ou lui préfèrent un procès collectif. L'initiateur du «mariage» de deux femmes lesbiennes interdit par le Règlement de l'Eglise, lié à la "St. Mark's United Methodist Church", le pasteur Donald Fado, a affirmé qu'il espérait très fort en un procès collectif. Par cette action, toujours selon Donald Fado, les accusés n'auraient pas voulu ébranler les structures juridiques de l'Eglise mais poser un signe clair à l'encontre de cette interdiction des bénédictions homosexuelles dans l'Eglise.

>Source: EMKNI

 

Commentaire

Jean-Philippe Waechter: Cette question de l'homosexualité a soulevé et soulèvera encore longtemps des vagues au sein de la société dans son ensemble (voir le PACS et le défilé du Gay Pride en France) comme au sein des Eglises. Les dépêches d'EEMNI en témoignent abondamment. A chaque fois, il faut veiller à dépassionner le débat en y apportant si possible un éclairage évangélique: appelons un chat un chat et le péché par son nom tout en invoquant la miséricorde de Dieu sur tout pécheur repentant selon le vieil adage «haïr le péché et aimer le pécheur». Loin d'être une simple variante de l'ordre créationnel, l'homosexualité peut être plutôt considéré à la lumière de l'Ecriture Sainte comme une variation du désordre créationnel qui sévit dans le monde depuis que l'homme a cédé à la tentation initiale. Tout en soutenant cette approche, l'Eglise n'a-t-elle pas aussi le devoir de tendre la main à tout homme, y compris au plus défaillant? Son amour sera impartial et universel ou il ne sera pas à l'image de l'amour démontré par son chef et Sauveur, Jésus-Christ? Difficile donc pour un chrétien de s'abstraire de cet obligation d'amour tous azimuts: «... Le simple fait qu'un être humain ait été créé par Dieu et qu'il soit aimé en Jésus-Christ le rend précieux, avant même qu'il ait réalisé quoi que ce soit d'important» (Principes Sociaux, 2.0).

 

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