Les 2 et 3 avril derniers, à l’initiative du WWF-France, des représentants de différentes traditions spirituelles se réunissaient au Mont Saint-Michel pour débattre de la relation de l’homme à la nature, et proposer des engagements concrets pour la sauvegarde de la planète en prolongement de la rencontre de Kathmandou, qui s'était tenue le 15 novembre 2000, dont EEMNI avait déjà parlé. Le WWF dévoilait à cette occasion les 26 "Cadeaux sacrés pour une planète vivante", à l'occasion d'un partenariat inédit regroupant onze des principales religions du monde.
Son Altesse Royale le Prince Philip, alors président d'honneur du WWF-International, recevait officiellement ces cadeaux sacrés au cours d'une cérémonie haute en couleurs, visant à célébrer l’engagement des communautés religieuses en faveur de l’environnement:
L'Eglise Evangélique Méthodiste (UMC-EEM) s'engageait par exemple à transférer la totalité de ses fonds de trésorerie dans un fonds d'investissement éthique «vert», pour un montant équivalent à 30 milliards de dollars US.
Cet événement était l’aboutissement d’une collaboration que le WWF avait initié dès 1986, lors du rassemblement inter-religieux d’Assise, en Italie.
Toucher un nouveau public
La collaboration avec le monde religieux permet au WWF, sans prendre parti pour une religion en particulier ni pour le fait religieux en général, de toucher un public nouveau, immense, puisque 4 à 5 milliards de personnes sont adeptes d’une religion. A travers les communautés religieuses, le WWF peut donc sensibiliser aux enjeux écologiques un public qui va bien au-delà de ses 5 millions de donateurs actuels à travers le monde.
Par le mécanisme des «Cadeaux Sacrés», le WWF peut ensuite initier avec le soutien des institutions religieuses des projets concrets de protection de la nature, notamment lorsque ces institutions sont propriétaires ou gestionnaires de zones naturelles. Les cadeaux sacrés sont mobilisateurs, ils servent de référence environnementale aux communautés locales, ils ont valeur d’exemple. Leur impact sur les efforts pour préserver la nature peut se révéler extraordinaire, car riche de sens et de symbolisme.
C’est pour prolonger ces initiatives en France que le WWF a choisi de réunir des représentants des communautés spirituelles françaises, lors d’une première rencontre au Monastère de Solan, en Octobre 2001, puis plus récemment, dans le cadre très inspirant du Mont-Saint-Michel, riche en symboles aussi bien écologiques que spirituels.
Des projets déjà bien concrets
Cette rencontre fut l’occasion pour le public réuni dans la salle de l’abbaye de découvrir des projets verts déjà menés en France. Les soeurs orthodoxes de Solan, dans le Gard, présentaient ainsi les principes de gestion écologique de leur domaine et de leur vignes «bio», inspirés notamment des conseils de Pierre Rabhi.
Des débats riches et ouverts
Les rencontres du Mont-Saint-Michel ont permis un dialogue enrichissant entre d’une part les religions monothéistes pour lesquelles la Création est une oeuvre confiée par Dieu à l’Homme pour qu’il en assure une bonne «gérance« ou «intendance»; d’autre part le bouddhisme pour lequel l’Homme n’occupe pas une place centrale dans la nature, et se doit de respecter toute forme de vie, dans une perspective d’harmonie et d’interdépendance; et enfin le chamanisme ancestral, pour lequel tout animal, toute plante, toute parcelle de terre sont sacrés et sont à vénérer à ce titre.
En tout état de cause, les débats et les projets présentés au Mont-Saint-Michel, auront contribué à un travail de prise de conscience.
Source: EEMNI/www.fr