Deux Evêques de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) consultent un des principaux anciens chefs d'Etat de l'Afrique sur les moyens de combattre l'épidémie du SIDA en Afrique. Les Evêques Felton L Edwin May de Washington et Alfred Johnson du New Jersey ont rencontré l'ancien Président zambien Kenneth D. Kaunda le 4 octobre dernier en Colombie pour discuter de la possibilité de faire parrainer par l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) la Fondation Africaine des Enfants de Kaunda pour faire prendre conscience du SIDA et organiser la prise en charge des enfants devenus orphelins suite à l'épidémie.
Connu en Zambie comme "le Père de la Nation," Kaunda, âgé de 74 ans, qui a été le premier président du pays, a fait savoir aux évêques que le SIDA s'étendait partout en Afrique en raison de la crainte et des bruits répandus autour de la maladie.
"Le SIDA; c'est quelque chose auquel personne ne veut être associé", a-t-il dit. "Nous devons neutraliser cette crainte." La Fondation Africaine des Enfants patronne des émissions radiophoniques éducatives sur le SIDA produites par le fils de Kaunda, Waza Kaunda, à la tête de la clinique médicale de Lusaka, le 'Jardin d'Espoir de Zambiele', en qualité que médecin: construire tout un réseau familial pour les enfants devenus orphelins suite au SIDA; et casser le cycle de pauvreté favorisant la propagation du SIDA en développant l'éducation, la formation professionnelle et la création d'emplois.
Kaunda lui-même est un des bénévoles les plus actifs au sein de la Fondation, selon Robert A. Penny, le président de la Fondation. "Nous devons aller dans les secteurs ruraux, dans les villages, à la rencontre des chefs de tribus et personne n'y sera mieux reçu que le Président Kaunda," déclare Penny. Kaunda a été élu Premier ministre de la Zambie lors de la première élection au suffrage universel survenue dans le pays en 1963. Il est devenu le président quand la Zambie a été déclarée république indépendante en 1964 et il est resté en fonction pendant 27 ans. Pendant sa présidence, Kaunda a accueilli en Zambie beaucoup de réfugiés fuyant l'apartheid sévissant en Afrique du Sud. Il est quelqu'un qui a passé du temps en Zambie sous la protection de Kaunda, à savoir le Président actuel sud-africain Thabo Mbeki. Penny croit que les rapports que Kaunda entretient avec beaucoup des leaders africains actuels l'aideront à convaincre les gouvernements africains de la nécessité d'initiatives nouvelles plus agressives en matière d'éducation sur le SIDA. Le fils le plus âgé de Kaunda est mort du SIDA en 1986. "J'étais le premier dans mon pays à faire savoir que son fils était mort du SIDA," faisait remarquer Kaunda à May et Johnson. Que l'on soit réticent à discuter du SIDA et de ses causes dans les communautés rurales, en particulier, est toujours "un problème très sérieux," a-t-il ajouté. "Si j'entre dans un village pour parler du SIDA, les gens s'éloigneront de moi en courant," a dit Waza Kaunda, qui a accompagné son père pendant la consultation à Maryland. Tout en continuant ses émissions radiophoniques, le médecin espère enseigner aux conseillers comment parler du SIDA aux Africains. Il espère aussi que la Fondation de son père apportera son soutien à un Institut de Recherches "pour expliquer le déni" opposé au problème de SIDA chez les Africains, a-t-il dit. "Dans les villages, les gens ne savent pas ce qui se passe," déclare le médecin. "Ils savent qu'ils meurent, mais ils ne savent pas quoi faire." "Vous ne devez pas me convaincre qu'une peste ignoble et démoniaque est tombée sur l'Afrique," disait May aux Kaunda. "La question est de savoir comment nous mettre en réseau de façon à nous rendre utiles." May a visité des cliniques accueillant des malades du SIDA et des orphelinats en Zambie, en Afrique du Sud et dans d'autres pays Africains sub-Sahariennes dans le cadre d'une Mission Présidentielle commanditée par la Maison Blanche auprès des enfants devenus orphelins suite au SIDA en 1999. Cet été, il s'est joint à l'acteur Danny Glover et au Conseil de Santé Globale (en anglais: «the Global Health Council») pour demander au Congrès américain le financement nécessaire d'un programme de lutte contre le SIDA en Afrique. Johnson est engagé au sein du Comité de l'EEM «Espoir pour les enfants d'Afrique» (en anglais: «the United Methodist Church's Hope for the Children of Africa Committee»), un programme patronné par le Conseil des Évêques visant à soulager les enfants souffrant des suites de la violence et de la maladie en Afrique. Il a dit son espoir de voir l'Eglise collaborer avec la Fondation de Kaunda pour se battre contre le SIDA et aider les orphelins. Depuis que le virus du SIDA a été identifié au début des années 80, environ 50 millions de personnes dans le monde entier ont été infectés et 16.3 millions de personnes sont mortess - et sur ce nombre, 13.7 millions d'entre elles proviennent d'Afrique sub-saharienne, selon des données de Nations Unies. Chaque jour, ce sont 11,000 Africains qui contractent le virus HIV qui provoque le SIDA et à ce jour ce sont plus de 23 millions de personnes du Sud de l'Afrique qui en sont infectés. Par simple comparaison, moins d'un million de personnes aux Etats-Unis ont contracté le virus HIV ou le SIDA. Pas moins de 25 millions d'enfants africains sont devenus orphelins suite au SIDA, selon le fils Kaunda. "Ma clinique est si occupée que je ne sais pas quoi faire," a-t-il dit. Les Kaunda visitaient les Etats-Unis pour suivre la Conférence américaine sur le SIDA qui se tenait à Atlanta du 1 au 4 octobre.
* L'auteur de l'article,Snyder, est le directeur en communication au sein de la Conférence Annuelle de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) de Baltimore-Washington.
>Source: United Methodist News Service