08.10.98 Retour sur le passé de l'Eglise Méthodiste du Brésil 

Il y a une trentaine d'années environ, la "Faculdade de Teologia da Igreja Metodista" (la Faculté de Théologie de l'Eglise Méthodiste) à São Paulo, Brésil, a été fermée, de façon à empêcher les manifestations estudiantines à l'intérieur de l'Eglise contre la dictature brésilienne. La conséquence en a été l'exclusion d'étudiants et de professeurs, qui n'ont plus eu le droit de retourner au Séminaire en 1970. Certains parmi les étudiants et professeurs ont dû payer un prix élevé pour leur engagement, quelques uns d'entre eux ont même disparu et ne sont plus reparus depuis, d'autres ont subi des tortures. Le pasteur Reinhard Brose de l'Eglise Evangélique Méthodiste Méthodiste en Allemagne a été nommé recteur durant cette période de transition une fois l'établissement réouvert. Comme étranger, il avait moins à redouter des politiciens au pouvoir au Brésil. Mais sa tâche demeura extrêmement difficile.

Cela fait maintenant plus de dix ans que la dictature brésilienne a pris fin. Suffisamment de temps s'est écoulé pour que les fautes et les reniements du passé soient reconnus. Le Séminaire Théologique évoque ces évènements d'il y a trente ans par une semaine théologique autour du thème d' «Eglise et Pouvoir». Cette époque sombre est également analysée dans le cadre du programme de formation continue. De plus, la Faculté a publié une petite plaquette avec le texte suivant «Trente ans de fermeture - nous implorons le pardon-». Le Conseil des Evêques brésiliens de l'Eglise Méthodiste ajoute dans son message pastoral le thème tout aussi important de la «Réconciliation» à la «Confession des fautes». La Conférence Annuelle, dont dépend le Séminaire théologique, réagit différemment. Elle détourne le thème de «Retour sur sa faute» pour se concentrer plutôt sur l'intégration de groupes dissidents charismatico-pentecôtistes. Voilà les tensions qui affleurent de nos jours dans le travail ecclésial en cours au sein de l'Eglise Méthodiste du Brésil. 

Source: EEMNI - A partir d'un E-Mail de Marilúcia Fernandes Lima et d'Helmut Renders