<16.02.2000 Suisse: les Eglises ne boycotteront pas l'Autriche

Il n'y aura pas de boycott de l'Autriche de la part des Eglises, déclarent les représentants des Eglises européennes et suisses. Selon un article de l'hebdomadaire de Zurich, ils soutiennent la résistance que les Eglises opposent au racisme et à la xénophobie. Le racisme, la xénophobie et le mépris des droits de l'homme - "tout ce que les Eglises autrichiennes vont entreprendre contre ça, nous le soutiendrons", déclare Keith Clements au journal RP. Le directeur de la "Conférence des Eglises Européennes" (KEK), à laquelle appartiennent aussi diverses Eglises méthodistes, a reçu la semaine passée une lettre du "Conseil Oecuménique des Eglises en Autriche" (OeRKOe). Sa présidente, la surintendante Christine Gleixner, supplie la communauté internationale des Eglises "à ne pas isoler l'Autriche de la communauté des nations, mais de se tenir bien plutôt aux côtés des chrétiennes et des chrétiens autrichiens et de leur rester fraternellement unis". Sur le plan international, ce sont avant tout les politiciens qui ont réagi jusqu'ici à la présence du parti d'extrême droite de Jorg Haider, le "Freiheitliche Partei Oesterreichs" (FPOe). Les Eglises d'Europe gardent le silence. Keith Clements ne parle pas encore au nom de la KEK. La Conférence a attendu que les Eglises et les organisations partenaires en Autriche prennent position par rapport à la nouvelle situation politique. "Pourtant il est clair que la KEK ne veut pas la mise en place d'un boycott ecclésial parallèlement au boycott politique", pense-t-il. La "Fédération des Eglises Protestantes de Suisse" (FEPS) a obtenu la même lettre. Elle comprend en annexe trois textes de l'OeRKOe, qui marquent son engagement contre le racisme et la xénophobie. Thomas Wipf, président du Conseil de la FEPS, désire sur la base de cette correspondance écrire encore cette semaine une lettre aux protestants d'Autriche. Avant tout en guise de soutien à la petite Eglise soeur, l'Eglise Réformée d'Autriche, qui est "très engagée et courageuse socialement". Il ne voit pas dans la situation actuelle politique une raison de "remettre en question nos liens avec les Eglises d'Autriche". Elles ont par le passé toujours à nouveau pris clairement position contre l'explosion du nationalisme et pour la solidarité en faveur de tous les humains et de tous les groupes sociaux. La Commission nationale catholique suisse "Justitia et Pax" (J+P) vient de recevoir du courrier d'Autriche. L'expéditeur: la Commission Episcopale d'Autriche Justitia et Pax. Elle prie les partenaires J+P de toute l'Europe, "de continuer de suivre d'un oeil critique les événements politiques en Autriche, mais aussi de contribuer à la normalisation et à l'amélioration des relations bi-latérales suivant ses possibilités". Le Secrétaire de la Commission nationale suisse J+P, Jean-Claude Huot, a dans un premier temps mis de côté la lettre. La semaine prochaine se tient une session de la Commission européenne J+P. Il est probable que la demande en provenance de l'Autriche sera alors discutée: "ce qui se passe dans un pays européen comme l'Autriche concerne l'ensemble de l'Europe. Nous formons une communauté citoyenne commune à l'échelle de l'Europe."

>Source: Reformierter Pressedienst

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