La FEPS se penche sur son avenir

Nouvelle constitution de la FEPS

Quelle Fédération d’Églises voulons-nous?

Le 9 novembre, les délégués des Églises membres de la FEPS ont débattu de la nouvelle constitution de la Fédération des Églises protestantes de Suisse. Mais un article constitutionnel ne suffit pas à renforcer à lui seul l’identité communautaire.

PAr tHEo SCHAAD

Le contexte dans lequel les Églises déploient leur action se transforme rapidement. Les évolutions sociales tendant vers une sécularisation accrue se font ressentir. Le nombre de membres est en recul, ce qui se répercute également sur les ressources financières. Pourtant, la nécessité de se faire entendre en tant qu’Église chrétienne devient un défi grandissant dans le nouveau contexte de pluralisme religieux. Il n’en demeure pas moins que les Églises membres se trouvent à nouveau confrontées à la question: quelle Fédération d’Église voulons-nous? Le 9 novembre prochain, le rapport «Pour une Fédération d’Églises de bonne constitution» sera soumis aux des délégués. Le Conseil y invite les Églises membres à engager un vaste processus de révision des tâches et des structures de la FEPS, en mentionnant quatre raisons.

1. Le protestantisme a besoin d’une identité communautaire forte. Aucune Église ne vit pour elle seule, chacune fait partie d’un tout plus large. Les Églises membres réunies au sein de la Fédération constituent l’Église protestante de la Suisse.

2. Beaucoup d’Églises ne peuvent plus relever à elles seules les nombreux défis que pose une société pluraliste. Elles ont besoin, pour y parvenir, d’une collaboration dans un cadre élargi. Celle-ci exige des instruments appropriés, mais aussi et surtout l’élaboration d’une volonté commune.

3. Les Églises membres sont de plus en plus souvent appelées à se présenter et à expliquer leur message auprès de la société et de la population. Il faut développer pour cela un langage commun.

4. La constitution actuelle laisse ouverte la question de la légitimation de la FEPS à parler au nom de ses Églises membres. Si la collaboration et la volonté commune se renforcent, il importe de redéfinir également la légitimation de la Fédération des Églises, afin que celle-ci puisse être une partenaire fiable des autorités fédérales et au sein des organisations œcuméniques.

Une modification de l’article de la constitution énonçant les buts de la FEPS ne suffira pas à atteindre ces objectifs. Au cours de son élaboration, le rapport du Conseil a déclenché, chez beaucoup de participants, une démarche de réflexion. Il s’agit à présent de poursuivre le processus qui s’est engagé. Lorsque les questions de fond auront été clarifiées, les réponses pourront être transposées sous la forme juridique d’une constitution. Quelle Fédération voulons-nous? Telle est la question posée aux Églises membres. Et pour répondre à leur vocation, celles-ci se de- manderont : de quelle Fédération d’Églises la Suisse a-t-elle besoin ?

THEO SCHAAD PART À LA RETRAITE

Un directeur du Secrétariat chaleureux

par Thomas WIPF,

président du Conseil de la FEPS

Lorsque le pasteur Theo Schaad a pris, en 2001, ses fonctions de secrétaire de l’Assemblée des délégués et de directeur du secrétariat de la FEPS, la Fédération était confrontée à des enjeux importants sur le plan de l’organisation. L’Assemblée des délégués de la FEPS avait demandé que les choses soient restructurées et il fallait pour cela un responsable ayant non seulement le sens de l’organisation, mais sachant également écouter, trouver le ton juste dans le dialogue, et veiller à ce que les différents rouages du secrétariat s’insèrent le mieux possible les uns dans les autres. Son autorité naturelle et l’expérience acquise à divers postes de direction dans l’Église méthodiste prédestinaient Theo Schaad à l’exercice de cette tâche. Au cours des neuf années écoulées, il

s’est énormément investi dans son rôle d’organisateur du Secrétariat et de lien entre les collaborateurs et collaboratrices d’une part, le conseil de la FEPS de l’autre. Lors de la restructuration de la maison du Sulgenauweg, Theo Schaad a également pu manifester sa passion pour les questions esthétiques : c’est à lui que l’on doit la transformation du Secrétariat en espace de travail moderne et en siège représentatif de la FEPS. Ce théologien tient beaucoup à l’Église protestante. Cela se voit ne serait-ce que par le travail intense qu’il a consacré au rapport sur la constitution de la FEPS, et donc à l’avenir de la Fédération. Theo Schaad prend sa retraite à la fin de cette année. Je le remercie de tout cœur pour cette collaboration amicale et efficace.

N°3 2010

Bulletin de la FEPS