COE: témoigner de l’Evangile par le dialogue et les actions concrètes

Cecilia Castillo Nanjari © Joanna Lindén-Montes

Dans un contexte séculier post-moderne, l’honnêteté et l’aide concrète aux personnes défavorisées représentent pour la pasteure Cecilia Castillo Nanjari, la meilleure façon de témoigner de l’Evangile. L’honnêteté va de pair avec le dialogue et le partage. Mais comment être honnête dans un monde capitaliste?

«Le message que transmet l’Evangile est de vivre une existence honnête»,  explique la pasteure Cecilia Castillo Nanjari, lors de la plénière sur la mission, lundi 4 novembre, à Busan. «Mais comment être honnête dans un monde focalisé sur la rentabilité et le profit», s’interroge la coordinatrice du Ministère des femmes et de la justice de genre du Conseil des Eglises d’Amérique latine.

Selon cette pasteure de l’Eglise de la mission pentecôtiste au Chili, la croissance économique ne fait qu’augmenter la pauvreté et a de terribles conséquences sur les conditions de vie de la population. En Amérique latine, des milliers de femme sont exploitées et subissent des violences sexistes. «C’est une honte pour l’humanité et pourtant ces faits ne sont que rarement relatés par l’Eglise».

De plus, dans ce climat de «rentabilité à tout prix», certaines Eglises s’écartent de l’essence de l’Evangile et se présentent comme des produits de consommation pour attirer le plus de membres possibles. «Il faut condamner la commercialisation des églises et se concentrer sur la guérison et la justice».

S’évangéliser soi-même

«Le témoignage de l’Evangile commence par s’évangéliser soi-même», relève Cecilia Castillo Nanjari. C’est-à-dire dialoguer les uns avec les autres en étant honnêtes. «Vivre en toute honnêteté est une alternative au système capitaliste», explique cette femme qui ajoute que l’Evangile propose un «mode de vie».

Aider les personnes le plus démunies à s’épanouir et à se développer fait partie des principaux objectifs de l’évangélisation. Par exemple, avec des actions concrètes sur le terrain, telles que la création de bibliothèques ou d’activité sportives pour les jeunes des quartiers défavorisés. Ou par exemple, en mettant en place des permanences pour venir en aide aux personnes malades.

«L’Eglise doit donner l’espérance. En aidant les autres, on témoigne de l’Evangile», exprime cette pasteure qui pense qu’il faut «changer la forme de l’évangélisation».

D’ailleurs, le COE vient de publier une nouvelle Déclaration sur la mission qui a été distribuée pendant la plénière. La précédente ne correspondait plus aux réalités actuelles. Une nouvelle approche, plus en phase avec un contexte en mutation, met en lumière les défis communs et inspire un nouvel engagement avec une réflexion orientée sur l’action.

Laurence Villoz, journaliste francophone pour le COE, à Busan

4 novembre 2013

COE