Les ouvriers asiatiques triment dur pour quelque centimes à produire les articles que portent les supporters.
Suivre avec enthousiasme le championnat du monde de football ne doit pas faire oublier la dure et rude réalité de la vie sur la planète. Cette réalité est caractérisée avant tout par l'inégalité entre pauvres et riches, pense l'évêque protestant (évangélique méthodiste) argentin Aldo M. Etchegoyen (Buenos Aires). En Argentine, le football emballe toute la population. Selon Etchegoyen, le championnat du monde lui-même est un "instantané" de la situation mondiale - "la richesse extrême, la pauvreté extrême, le gaspillage extrême et les victimes extrêmes", disait le secrétaire général du Conseil des Eglises Evangéliques Méthodistes de l'Amérique Latine et des Caraïbes. Le tournoi de football indique dans toute sa clarté, à quel point les hommes sont incapables de créer des conditions d'existence dignes pour tous. A des milliers de kilomètres du pays d'accueil, l'Allemagne, des millions d'ouvriers asiatiques ont trimé dur pour produire des chaussures de football, des ballons, des tricots et divers articles pour supporters - et pour quelque centimes par heure. La vie de ce championnat du monde n’est pas étranger à leur travail. Comme l'agence de presse œcuménique ENI le relève, l'évêque critique la richesse en rapport direct avec le championnat du monde, dont entre autres les primes des joueurs et les contrats publicitaires très juteux. Rien que les revenus d'un joueur de pointe surpasseraient le salaire de milliers de pauvres ouvriers dans le tiers-monde. Etchegoyen décrit comme un "triste spectacle" l'existence en Allemagne de bordels fréquentés par des supporters de football. Des milliers de femmes seraient utilisées comme objets sexuels avant d'être abandonnées.
(N° 177 / 28.06.2006 / 11 : 48)
Source: IDEA ALLEMAGNE