L’évêque Patrick Streiff dans son billet d’humeur du mois d’août évoque la vie conjugale plutôt ratée de John Wesley à la différence de celle de son frère Charles. Il en tire une leçon d’humilité et d’indulgence
Le billet de l’évêque
Patrick Streiff, évêque
L’évêque compare la vie conjugale des deux frères, John et Charles Wesley et tente de tirer des leçons de leurs différences.
Les déboires de John
Peut-on écrire quelque chose de typiquement méthodiste sur le thème de l’union conjugale ? Tout le monde sait que John Wesley a connu de nombreux déboires aussi bien par rapport à la question de savoir s’il devait se marier que dans sa vie de couple. Quand John songeait à se marier, voire même quand il s’apprêtait à entreprendre les démarches exigées en vue du mariage par la procédure anglaise, alors très compliquée, il y avait toujours quelque chose qui venait se mettre en travers de son chemin, ou encore un autre homme qui lui enlevait sous le nez, pour l’épouser, celle avec laquelle il envisageait de se fiancer. L’avant-dernière fiancée, issue d’un milieu très modeste, a même été mariée à un autre pasteur méthodiste par le frère de John au terme d’une chevauchée à bride abattue. Finalement, quand John, sans en avoir parlé auparavant à son frère, épousa en grande hâte une veuve, le bonheur conjugal ne fut pas au rendez-vous. Lorsqu’après quelques années, elle quitta le domicile conjugal, John dit simplement qu’il ne l’avait pas chassée et qu’il n’irait pas non plus la rechercher.
Bonheur de Charles
Mais il y avait aussi là son frère Charles. Il fut le premier à se marier. Alors qu’à l’âge de 40 ans, il passait la nuit dans la maison de la riche famille Gwinne, il tomba amoureux de leur fille Sally, tout juste âgée de 21 ans. Son frère aîné John dut fournir une garantie de revenus. Ce n’est qu’alors que la famille donna son accord au mariage. L’union de deux conjoints si différents pouvait-elle réussir ? Et comment ! Ce fut un couple heureux, comme en témoignent les nombreuses lettres de Charles à sa « Sally chérie ».
Humilité et d’indulgence
John et Charles étaient des frères dissemblables. Et leurs mariages connurent eux aussi des cours dissemblables. Il n’y a rien de typiquement méthodiste à dire à ce sujet. Ou peut-être que si, quand même ? Se pourrait-il que les problèmes conjugaux de John étaient cette « écharde dans la chair » qui l’ont amené, l’âge venu, à tempérer son optimisme quant à « être rendu parfait dans l’amour » ? La perfection chrétienne, à savoir l’amour total envers Dieu et l’être humain est restée, tout au long de leur vie, le grand but des deux frères Wesley. Mais leurs propres limitations les ont rendus et maintenus humbles. Dieu soit loué. Lorsque des idéaux élevés et nobles ne sont pas atteints, cela devrait nous incliner à plus d’indulgence et plus d’humilité – envers nous-mêmes ou d’autres personnes.
Patrick Streiff, évêque
Traduction Frédy Schmid
Calendrier pour août : Jusqu’au 23.8 : séjour de repos et d’étude, 1re partie ; 30-31.8 : Conseil stratégique, Bienenberg
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