Une enquête le révèle: Accroissement du nombre de personnes qui, bien qu'ayant un emploi, restent empêtrées dans la pauvreté

La réforme de la sécurité sociale, alliée à l'économie dynamique de ces dernières années, a mené plus de gens à des emplois, mais ne les a pas nécessairement sortis de la pauvreté.


C'est la conclusion d'une enquête menée par le Conseil National des Eglises (NCC) et publiée le 15 février. Les données sont venues de 34 états, en grande partie de pastorales communautaires et de groupes religieux locaux qui offrent des services sociaux. 


L'objectif en était de déterminer dans quelle mesure le programme d'Aide temporaire aux familles dans le besoin (TANF), établi en 1996, le programme des bons alimentaires ainsi que l'Allocation forfaitaire d'aide et de développement en faveur de l'enfance ont été des instruments efficaces dans la lutte contre la pauvreté aux Etats-Unis. Ces programmes viendront à échéance en 2002 et devront être ré-autorisés par le Congrès.


Nombre de groupes liés aux Eglises ont travaillé ces cinq dernières années pour venir en aide à ceux qui ont été affectés par la réforme de la sécurité sociale. La Division féminine de la Commission pour la mission et la diaconie de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM), par exemple, a alloué plus de 1,5 millions de dollars à des programmes visant à aider des femmes et des enfants pauvres touchés par les changements du système de sécurité sociale.


L'enquête du NCC montre que dans l'ensemble, les personnes interrogées ont été plus négatives que positives à l'égard du TANF. Du côté positif, on note des avis approbateurs quant aux efforts faits dans certains états pour offrir des activités aidant les bénéficiaires à se préparer à un emploi et à le conserver, telles que l'alphabétisation, la formation professionnelle, des crédits d'impôt sur le revenu du travail, ainsi que quant à l'appui offert pour les soins aux enfants, Medicaid (assurance maladie), les bons alimentaires, les subsides au logement et au transport.


Du côté négatif, pratiquement toutes les personnes interrogées ont estimé que les délais et les contraintes du programme étaient trop rigoureux et ont condamné la décision du Congrès excluant du bénéfice de l'assistance les immigrés légaux et les personnes sans enfants.


"Il y a un large accord sur le fait que certains Etats ont des attentes irréalistes quant à la capacité des gens à travailler", relève l'enquête. "Nombre de ceux qui sont toujours dans le TANF ont encore besoin de beaucoup d'éducation, de formation et de soins médicaux avant d'être employables et il leur faudra plus de deux ans pour atteindre ce but".


A l'EEM Cookman, située dans un quartier du nord de Philadelphie où le taux de pauvreté est élevé et le taux de scolarisation au niveau secondaire bas, les modifications du système de sécurité sociale ont causé une profonde préoccupation.


Pour s'attaquer à ces problèmes, l'Eglise a reçu du gouvernement un financement de "choix charitable" en faveur du programme de son "ministère d'adaptation". Ce programme est centré sur une formation visant à préparer les étudiants à entrer en emploi et à leur développement professionnel. A côté de cours portant sur des sujets pratiques, tels l'obtention du diplôme d'éducation générale (GED) et la préparation à l'emploi, un cours d' "aptitudes à la vie" comprend des notions telles que l'estime de soi, la prise de décision et l'organisation de son temps. Des cours de direction spirituelle sont ouverts à ceux qui choisissent d'y participer.


"Nous sommes l'Eglise", a dit Donna Jones, pasteure de Cookman. "Nous nous occupons de l'aspect humain des choses et les gens savent que nous voulons vraiment les aider. Nous abordons ce programme sous un angle différent de celui des programmes gouvernementaux et cela suscite chez les participants un niveau de confiance différent."


72% des personnes interrogées ont déclaré que leurs organisations offrent une aide directe, telle que vivres, logement, conseils et aide sanitaire d'urgence, aux personnes nécessiteuses. Une vaste majorité - 94 % - a noté une croissance de la demande pour ces services depuis que TANF a été établi.


L'enquête n'avait pas pour objet de formuler des recommandations relatives à des mesures législatives ou à un plan stratégique. Mais de telles recommandations ont été discutées du 14 au 16 février, lors d'une consultation des communautés religieuses sur le ré-autorisation de TANF et des programmes associés.

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*Les éléments de cet article ont été fournis par Kelly Martini, membre du secrétariat de la Division féminine de la «Commission pour la mission et la diaconie» (EEM). 

Dépêche datée du 16 février 2001 United Methodist News Service / Original: anglais / Traduction: FS/05.03.01

Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)