A chaque fois que la pasteure Loretta Ewell-Johnson entre dans l'église, c'est pareil: au lieu d'un beau vitrail, elle aperçoit à la place un trou béant et par ce biais accède au monde extérieur. A ce monde précisément d’où viennent les voleurs qui ont déjà volé 16 vitraux de la "St. Paul United Methodist Church" (UMC) à Baltimore au cours des derniers temps. Parmi les marchandises volées figurent aussi les vitraux donnés en fondation par des croyants. "Il est surprenant de voir pénétrer des gens à l'intérieur d'une église, et d'enlever des vitraux appartenant depuis 1913 à l'église," fait remarquer Ewell-Johnson.
La police impute la responsabilité de ces disparitions à des drogués vivant dans les alentours de l'église. Grâce à la vente des vitraux à des antiquaires et dans des trocantes, ils financent l'achat de leur drogue.
Selon les services de la santé à Baltimore, un adulte sur huit aurait des problèmes de toxicomanie.
Dans cette ville américaine au taux d'héroïnomanes le plus élevé des USA, le vol de vitraux n'est pas une chose nouvelle. Jusqu'à maintenant cependant, c'était avant tout les habitations individuelles du début du 20ème siècle qui étaient visées. C'est depuis une époque récente seulement que les malfaiteurs ont les Eglises dans le collimateur. Mais Baltimore n'est pas la seule ville où les Eglises sont visitées et dépouillées de leurs biens. A Rochester, la police de New York a procédé à l'arrestation d'un homme en train de retirer un vitrail en couleur d'une valeur de 4500 dollars de l'Eglise EEM de GRACE âgée de 94 ans. Et là aussi, le voleur était un drogué. Et dans la "Buckland Memorial Chapel" vieille de 101 ans à Pontiac, Michigan, ont été subtilisées des vitraux ressemblant à celles d'une cathédrale d'une valeur de 4000 dollars.
Dans les deux cas, les oeuvres d' art ont pu être retrouvées.
Les voleurs vendent les vitraux à un sixième environ de leur valeur. Les intermédiaires peuvent les revendre alors souvent avec 1000 % de bénéfice. Les acheteurs sont le plus souvent propriétaires de maison individuelles voulant revaloriser leur propriété avec des fenêtres multicolores. Pour cela, les acheteurs sont prêter à débourser de fortes sommes, selon Bill Bird, directeur d'une fédération de fournisseurs de verres d'art.
Dans la série de vols commis à l'EEM St. Paul, seuls trois vitraux sur les 16 volés ont été retrouvés. "Je n'en veux pas aux personnes qui ont volé ces vitraux. Leur action était causée par la toxicomanie et le chômage," explique Ewell-Johnson. "Quelques-unes de ces personnes sont dans un tel état qu'elles sont prêtes à tout."
24.08.2001
Source: The Associated Press