COE : il est temps de briser le silence de la communauté internationale au sujet de la crise humanitaire en Irak

Les membres du Conseil oecuménique des Eglises (COE) sont invités à interpeller "les gouvernements de leurs pays pour leur demander de briser le silence de la communauté internationale au sujet de la crise humanitaire en Irak et de fournir une meilleure aide aux irakiens déplacés ou réfugiés.

Cet appel figure dans une "Déclaration sur l'Irak et ses communautés chrétiennes" formulée par le Comité exécutif du COE à l'issue de sa session du 25 au 28 septembre à Etchmiadzin, Arménie. Dans cette déclaration, l'instance dirigeante du Conseil affirme que "les conditions de vie et les droits humains d'une grande partie de la société irakienne se sont gravement dégradés depuis des décennies de guerre et de chaos et sont encore largement menacés […]. Or les souffrances de la population restent méconnues et ne diminuent pas."

Selon cette déclaration, un tiers de la population de l'Irak a besoin d'une aide humanitaire d'urgence, tandis que plus de la moitié vit "dans une misère noire, voire le dénuement absolu". "Le règne de la violence" exercé par les groupes armés, les forces militaires régulières et les factions criminelles touche la population d'une grande partie du pays, avec pour conséquences "de lourdes pertes, la crainte permanente, les privations et l'émigration": un Irakien sur six a dû fuir son domicile ou même quitter le pays.


Dans cette situation, le sort des communautés chrétiennes d'Irak, bien qu'il ne puisse pas être dissocié de celui des autres communautés de ce pays, "constitue pour les Eglises à travers le monde une préoccupation supplémentaire et une incitation à réagir". Comme le constate la déclaration, bien que les chrétiens ne constituent que quatre pourcent de la population, ils forment le quarante pourcent des réfugiés.

La Déclaration du COE félicite «les dirigeants religieux musulmans qui exercent leur autorité pour limiter la violence dans le pays». Elle suggère qu'une "prise de parole conjointe des chrétiens et des musulmans d'outre-mer en faveur de la tolérance et de la coexistence en Irak constituerait un puissant message aux irakiens, quelle que soit leur foi".

Dans ce texte, le Comité exécutif du COE demande aux Eglises membres du Conseil de se souvenir "de la population et des Eglises irakiennes dans leurs prières" et de leur fournir "une aide accrue en faveur de leur vie ecclésiale, et de leur service dans une société qui en a grandement besoin". Il leur demande aussi de venir en aide aux personnes déplacées à l'intérieur et à l'étranger - soit plus de deux millions à l'heure actuelle - et de faire mieux connaître dans leurs paroisses et leurs pays la détresse de la population irakienne.

Sur la base du constat que "les stratégies basées sur l'usage de la force ont conduit le pays au chaos", la déclaration rappelle "une nouvelle fois que sur le plan international les Eglises ne soutiennent pas les politiques basées sur l'occupation". Dans une "note sur la crise régionale en Iran et au Moyen-Orient", le comité exécutif du COE réitère par ailleurs son soutien en faveur du "retrait de toutes les forces armées américaines d'Irak et l'implémentation, à la place, de programmes politiques, économiques et sécuritaires irakiens multilatéraux".


L'Action commune des Eglises (ACT International) vient de lancer un appel en vue de récolter 873'000 dollars EU pour aider les personnes déplacées et les réfugiés irakiens dans les pays voisins. On estime que leur nombre s'élève à 1,4 million en Syrie et à quelque 750'000 en Jordanie. ACT International est présent dans la région par l'entremise de ses membres, soit le Conseil des Eglises du Moyen-Orient, International Christian Orthodox Charities et Norwegian Church Aid.



01/10/2007

Source: Conseil oecuménique des Eglises (COE)