Le fondateur du méthodisme était John Wesley, pasteur anglican. Malgré lui, l'Eglise Méthodiste se développera indépendamment de l'Eglise Anglicane. Nous assistons de nos jours au rapprochement progressif des deux Eglises; la fusion est même en vue dans un avenir plus ou moins proche. Dès 1946, l'archevêque de Cantorbéry d'alors, Geoffrey Fisher, avait lancé un appel oecuménique auquel les Méthodistes avaient répondu, entamant ainsi le processus qui a conduit à la proposition d'un accord. Les anglicans et les méthodistes d'Angleterre ont en effet fait adopter, par leurs instances dirigeantes, un projet d'accord entre les deux Eglises.
Cet accord en discussion à la base
Le Synode Général de l'Église Anglicane a consenti à une très forte majorité à faire étudier par la base de son Eglise le projet d'Accord entre l'Église Anglicane et l'Église Méthodiste.
La décision vient d'être prise lors du Synode Général à York le 6 juillet dernier, une semaine après les délégués à la Conférence Méthodiste. Il est convenu de part et d'autre, Anglicans et Méthodistes de consulter la base de leurs Eglises respectives sur ces propositions au cours des mois à venir. Cela signifie que les membres des deux Églises considéreront simultanément les propositions contenues dans le rapport intitulé "un Accord entre Méthodistes et Anglicans: Déclaration Commune suite aux discussions formelles entre l'Église Méthodiste de Grande-Bretagne et l'Église Anglicane".
Il sera ensuite demandé aux deux Synodes de se prononcer sur ces propositions par un vote à la fin du mois de mai prochain. Comme les Méthodistes, les Anglicans seront encouragés à discuter le document sur une base oecuménique.
Une entreprise de longue haleine
Pour Richard Thomas, représentant de l'Eglise d'Angleterre et membre du Synode général, "ce sera probablement un long processus. Chacun est conscient que les tentatives précédentes ont échoué (1972) parce que l'on voulait aller trop vite."
La tentative de 1972 n'avait pas abouti en raison de l'opposition anglicane - même "s'il manquait très peu pour parvenir à l'unité complète et visible", avait dit l'archevêque de Cantorbéry, George Carey, aux méthodistes des Etats-Unis en l'an 2000.
Richard Thomas estime qu'il sera possible d'établir un calendrier de la marche à suivre l'an prochain si les réactions de la base sont favorables.
Points communs
La déclaration identifie les points qui pourraient être communs aux deux Eglises, entre autres la profession de la foi chrétienne fondamentale enracinée dans l'Ecriture et exprimée dans les symboles oecuméniques de l'Eglise; la pratique d'un même baptême et la célébration d'une seule Cène; un ministère commun de la parole et des sacrements; et le ministère commun de l'exercice de l'autorité.
Si l'accord se confirme en mai prochain, il restera d'autres étapes à franchir avant de parvenir à l'unité. John Taylor, qui a coprésidé les conversations officielles, a décrit le processus comme "une petite avancée, une invitation à un pèlerinage pour apprendre à se connaître". Plusieurs questions restent à régler, a-t-il dit, comme le ministère des femmes, le rôle des évêques, la question des laïcs présidant l'eucharistie et le statut de l'Eglise d'Angleterre en tant qu'Eglise (établie) d'Etat.
En Angleterre uniquement
Cet accord ne s'appliquera qu'à l'Angleterre, même si l'Eglise Méthodiste engagée dans le processus comprend aussi l'Ecosse et le Pays de Galles. L'Eglise Méthodiste participe en effet à des entretiens séparés sur l'unité avec les Anglicans et autres Eglises en Ecosse et au Pays de Galles.
14.07.2002
Source: eemni/The Methodist Recorder/apic/eni