FLTE Vaux: le mot du doyen sur la décision de l'EPUdF


Réunie en synode à Sète, le 17 mai 2015, l’Église protestanie de France (EPUdF), a décidé d’élargir les possibilités d’accompagnement liturgique des personnes et des couples. Il a notamment adopté le paragraphe suivant : « Le Synode est soucieux à la fois de permettre que les couples de même sexe se sentent accueillis tels qu’ils sont et de respecter les points de vue divers qui traversent l’Église protestante unie. Il ouvre la possibilité, pour celles et ceux qui y voient une juste façon de témoigner de l’Évangile, de pratiquer une bénédiction liturgique des couples mariés de même sexe qui veulent placer leur alliance devant Dieu ».

Du côté évangélique, les réactions de réprobation ont été nombreuses. La dernière en date émane du doyen de la Faculté libre dé théologie évangélique de Vaux-sur-Seine, Jacques Buchhold dans son éditorial au journal de la Faculté publié au début juillet.

La décision de l’Église Protestante Unie de France, réunie en Synode national à Sète, le 17 mai 2015, d’ouvrir « la possibilité, pour celles et ceux qui y voient une juste façon de témoigner de l’Évangile, de pratiquer une bénédiction liturgique des couples mariés de même sexe qui veulent placer leur alliance devant Dieu » a suscité, avec raison, la réprobation unanime des Églises évangéliques françaises. Comment aurait-il pu d’ailleurs en être autrement puisque l’Écriture condamne clairement toute pratique homosexuelle1 ? Les efforts des exégètes qui tentent de le nier paraissent bien dérisoires ! Pour mieux faire accepter cette décision au sein de l’ÉPUF, le Synode fait appel une nouvelle fois à la pratique du pluralisme théologique en son sein : « Le Synode prend acte des positions diverses qui se font entendre à ce propos au sein de l’Église protestante unie au cours de la démarche synodale – comme il en existe d’ailleurs dans d’autres Églises. Il affirme que ces différences ne sauraient remettre en cause la communion fraternelle, fondée en Jésus-Christ et non dans l’unanimité de nos convictions. »… 

Ce recours au pluralisme pour tolérer une telle pratique au sein de l’Église est-il acceptable ? Certes, l’Écriture constate que les croyants ne sont pas encore tous parvenus à « l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu » (Ép 4.13) et l’apôtre Paul écrit aux Corinthiens que certaines divergences ne devraient pas rompre la communion fraternelle et ecclésiale : « Si sur quelque point vous pensez différemment, écrit-il, Dieu vous révèlera aussi ce qu’il en est. Seulement, au point où nous sommes parvenus, avançons ensemble » (Ph 3.15-16). Mais ces divergences n’ont rien de commun avec le pluralisme théologique qui donne cité à l’erreur dans l’Église. Pour s’en convaincre, il suffit de relever les malédictions que Paul prononce contre les judaïsants auxquels il s’oppose dans son épître aux Galates et qui cherchaient à imposer la circoncision aux païens convertis à Jésus-Christ (1.6-9) ou sa condamnation de ceux qui nient la résurrection corporelle à venir et donc celle déjà accomplie du Christ (1 Co 15.34). Et l’erreur inacceptable pour Paul ne se limite pas aux questions doctrinales fondamentales. Elle concerne aussi les problèmes éthiques. L’apôtre ne juge-t-il pas ceux qui « interdisent de se marier » d’être des dispensateurs d’un « enseignement dedémons»(1Tm4.2)? Et en Romains 1, il ne se contente pas de censurer les pratiques homosexuelles (v. 24-27), mais il juge condamnables au plus haut point ceux qui les « approuvent » (v. 32) – les bénissent ! L’apôtre ne semble pas être, dans ce domaine, un promoteur du pluralisme...

Jacques Buchhold 

1 Voir par exemple « L’homosexualité. Les données du Nouveau Testament et leur contexte », Les Cahiers de l’École Pastorale, hors-série 4, décembre 2002, p. 15-24.

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