Noël, une histoire en prise avec le réel, et non pas une histoire à l’eau de rose.
Le président de l'Église méthodiste a mis au défi les gens de dépasser le romantisme de l'histoire de Noël pour se coltiner la réalité.
Le Révérend David Gamble, a déclaré que Noël était en réalité beaucoup plus axé sur le monde réel qu'on ne l’imagine généralement.
«C'est l'histoire d'un jeune mère célibataire», a-t-il dit. « Dans l'Union européenne, notre pays a le taux le plus élevé de grossesses chez les adolescentes. Il s'agit d'un couple de sans-abri et de leur jeune enfant souffrant du froid. Jetez un coup d’oeil dans les rues de nos villes. Pensez aux images des réfugiés à la télévision».
Le Rév. David Gamble a invité les gens à considérer à Noël. les affamés, les opprimés et les victimes de la violence.
«C'est la partie centrale du message de Noël», dit-il. «Dieu est avec nous. Et, derrière et dans la belle histoire de Noël, il y a la vérité de Dieu avec nous dans notre monde et dans nos vies».
Texte intégral
«Je me demande comment nous allons nous souvenir de Noël 2009?
Je dois admettre que je ne me souviens pas toujours des Noëls passés pour des raisons en rapport avec Noël. Parfois, ce sont des choses qui ont à faire avec la maison ou la famille. Par exemple, à Noël 1995, nous avons obtenu une nouvelle cuisinière. Elle nous a été livrée au début de décembre. Finalement, quelqu'un est venu nous débrancher l'ancienne, le matin du réveillon de Noël, cela ressemblait à une bonne nouvelle, mais elle n'a pas été aussi bonne que ça, car à 3 heures de l'après-midi personne n’avait toujours pas réussi à brancher la nouvelle. On y est parvenu finalement, mais vraiment très tard.
Je me souviens aussi de Noël 1988. Mon épouse, Liz, était enceinte et notre bébé était attendu à la mi-mars. Mais alors, juste après Noël, Liz a été hospitalisée et notre fils, Joe, est arrivé avec deux mois d'avance. Quand ils rentrèrent à la maison au début de mars, j'avais été tellement occupé à me rendre au travail, à veiller sur les membres de la famille, à faire les visites à l’hôpital, la lessive et ainsi de suite que les décorations de Noël étaient toujours en place.
Ou en 1980, quand ma mère, qui était confinée à la maison, a demandé à faire les achats de Noël dès le dernier week-end d’octobre. Elle a acheté et enveloppé tous nos cadeaux. Le lendemain, elle a contracté une pneumonie et elle est morte le lundi. Nous avons ouvert ses cadeaux à Noël. Beaucoup de gens associent Noël avec la mort de quelqu'un qui compte à leurs yeux.
D'autres souvenirs sont liés au travail. Dans mon premier circuit, j'étais aumônier d’une prison pour femmes en milieu ouvert. Un Noël, nous avons pris un petit groupe de la prison pour chanter des chants de Noël dans le village local. Malheureusement, quand nous sommes rentrés, une personne a manqué à l’appel !
Ainsi, beaucoup de souvenirs de Noël ne semblent pas avoir grand chose à voir avec l'histoire de Noël proprement dite. Ils ne sont pas liés aux cantiques ni au sermon du jour de Noël, mais à des événements - heureux et tristes - qui se sont passés dans nos vies et dans le monde à cette époque. Qui oubliera jamais Noël 2004, quand, au beau milieu de cette nuit bienveillante, le tsunami a frappé?
Mais cela fait partie du paradoxe de cette période de l'année. D'une part, c'est l'histoire de Noël, que l'on aime entendre encore et encore. D'un autre côté nous avons le monde réel, des choses qui nous arrivent à nous, à nos voisins et amis, des événements repris par les médias, des cuisines qui ne sont pas encore branchées, des gens en prison, des gens naissant trop tôt, des gens qui sont malades, ou qui meurent. Le monde réel.
Mais c'est là toute la question! Noël est en fait beaucoup plus axé sur le monde réel qu'une belle histoire mythique.
Il s'agit d'un jeune mère célibataire. Et notre pays a le taux le plus élevé de grossesses chez les adolescentes dans l'Union européenne. Il s'agit d'un couple de sans-abri et de leur jeune enfant souffrant du froid. Jetez un coup d’œil dans les rues de nos villes. Pensez aux images des réfugiés à la télévision.
Cette histoire porte sur des bergers qui ne vont pas à l'église et ne sont pas tous respectables ; ils sont là pour voir comment Dieu allait faire quelque chose de nouveau - alors que les pratiquants et les dirigeants religieux n'étaient pas là.
Elle porte sur des hommes sages à la recherche d'un nouveau roi ; ils ne le trouvent pas dans un palais mais derrière un pub.
L’histoire met en scène Marie et de Joseph qui ont eu à fuir leur pays avec leur bébé, comme demandeurs d'asile. Qui peut dire qu'ils n'auraient pas été assez désespérés pour se cacher à l'arrière d'un camion allant traverser le tunnel sous la Manche dans leur tentative de sauver leur précieux fils? Et quelle sorte d'un accueil auraient-ils reçu ici dans la Grande-Bretagne du 21ème siècle? Et pour ceux qui ne se sont pas échappés, l’histoire évoque ces enfants innocents brutalement tués. Nous ne pouvons pas avoir d’histoire plus réelle que celle-ci ! Et à la place de Bethléem, en 2009, on pourrait également lire Bagdad ou l’Afghanistan.
Noël porte sur le monde réel - comme nous le savons. Et c'est dans ce monde réel - à des moments très cruels, douloureux et dangereux - que Dieu agit. Pas dans le ciel. Pas même dans le temple. Mais au plein milieu de la vie humaine jusque dans ses passages les plus difficiles. Des gens naissent, des gens meurent, des gens sont en fuite, des gens n'ont nulle part où aller, des gens sont sans toit.
Rappelez-vous la signification du nom d'Emmanuel dans la prophétie d'Esaïe! Dieu est avec nous. C'est la partie centrale du message de Noël. Dieu est avec nous. Et, derrière et dans la belle histoire de Noël, il y a la vérité de Dieu avec nous dans notre monde et dans nos vies. Dans les bons et mauvais jours, les joies et les peines, les espoirs et les craintes. Rappelez-vous aussi que certaines personnes ne seront pas en mesure de suspendre une vie normale pendant quelques jours à Noël. Si vous êtes affamés, littéralement, si vous êtes un réfugié ou un demandeur d'asile, si vous êtes un enfant victime de mauvais traitements dans votre propre maison, fou d'inquiétude à l’idée que votre père va revenir à la charge au cours des prochains jours - vous ne pouvez pas suspendre votre vie normale, même si vous aimeriez le faire.
Si l'Évangile est vraiment la bonne nouvelle qu'elle prétend être (et je crois qu’elle l’est), alors il doit être une bonne nouvelle pour ceux qui ont faim, qui souffrent, les opprimés, les victimes de violence. Bonne nouvelle. Dieu est avec nous.
Partager la bonne nouvelle est un énorme défi - mais c'est aussi notre grande joie. Que Dieu soit avec vous».
Traduction eemni
Eglise Méthodiste de Grande Bretagne