Le nombre des diaconesses diminue considérablement. La centaine de maisons de diaconesses allemandes compte 7.200 membres, et sur ce nombre seul un quart restent encore en activité comme infirmières, éducatrices, diaconesses détachées auprès d'une communauté locale ou conseillère. 5.407 se trouvent à la retraite. Dans la plupart des maisons, les dernières recrues remontent à 10 ans à moins qu'elles ne remontent à 20 ans en arrière. Les nouvelles admissions, par exemple dans la maison mère des diaconesses d'Aidlingen, au sein de l'oeuvre diaconale évangélique luthérienne ou dans le Diaconat protestant de Karlsruhe-Rueppurr, constituent aujourd'hui un signe d'espoir pour cette forme d'engagement diaconal. Fondées pour la plupart dans la deuxième partie du siècle dernier, les maisons ont connu leur apogée entre les deux guerres mondiales. Jadis il y eut en tout plus de 40.000 soeurs portant leur habit typique. En 1939, rien que la Fédération de Kaiserwerther des communautés de diaconesses allemandes comptait 25.300 soeurs actives et 2.700 «soeurs en vacances» (ndlr =retraitées). Aujourd'hui, elles sont 3.893 soeurs réparties dans 75 maisons mères et sur leur nombre seules 625 sont actives. Les communautés issues du mouvement communautaire piétiste se sont regroupées au sein de la Fédération des communautés de diaconesses (9 institutions) avec 490 soeurs actives et 520 soeurs à la retraite comme au sein de la Fédération de la diaconie comunautaire allemande (en allemand «Bund Deutscher Gemeinschafts-Diakonissen-Mutterhaeuser») (9 institutions) avec 565 soeurs actives et et 1.169 retraitées. Au sein de la Fédération des oeuvres diaconales des Eglises libres (en allemand: «Verband freikirchlicher Diakoniewerke»), on dénombre 8 institutions comprenant 540 diaconesses, dont 90 sont actives. Il existe de telles communautés diaconales en Suisse, en France (avec entre autres la communauté du Béthesda en Alsace dépendante de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM), aux Pays-Bas, en Autriche, en Hongrie, en Afrique et en Inde. A l'origine de cette forme d'engagement, il y a la communauté fondée en 1936 par le pasteur rhénan Theodor Fliedner (1800-1864) à Duesseldorf-Kaiserswerth, qui a conduit des chrétiennes célibataires à une communauté de vie, de foi et de service. L'engagement au célibat, au partage des biens et à l'obéissance vis-à-vis de la direction de la communauté constitue toujours encore le fondement d'une vie de diaconesse. Ces communautés ont attiré beaucoup de femmes étant donné la formation professionnelle qu'elles offraient: Fliedner a créé simultanément la première Ecole d'Infirmières et le premier Séminaire de formation de puéricultrices. En exerçant la profession d'infirmières et de puéricultrices, ces femmes non mariées ont obtenu une reconnaissance sociale et ecclésiale. D'après le directeur de la Fédération du Kaiserswerther, le pasteur Reinhold Lanz (Kassel), la fin du diaconat représenterait une perte considérable pour l'Eglise. Les diaconesses mettaient en évidence qu'à vivre les valeurs bibliques telles que l'amour du prochain, le don de soi et le service ainsi que la communauté de service l'épanouissement était au rendez-vous. En un temps comme aujourd'hui où les gens n'aiment pas se lier, changent facilement de partenaires et suivent leurs caprices religieux, on a besoin de personnes, qui montrent conséquemment que l'on peut suivre Jésus-Christ sans réserves. Aussi l'Eglise devrait-elle tout mettre en oeuvre pour rendre également possible dans le futur «la conjonction unique du soin du corps et du soins de l'âme, la compétence professionnelle et la formation théologico-diaconale, la communauté de service et la communauté de vie».
>Source: IDEA-Allemagne