Le président de la Fédération Protestante de France (FPF) a estimé jeudi que l'instauration d'une loi interdisant le port de signes religieux "ostensibles" à l'école comportait le risque de stigmatiser l'islam.
Dans un entretien à l'agence Reuters, Jean-Arnold de Clermont, qui préside également la Conférence des Eglises Européennes (KEK) regroupant 125 églises anglicanes, orthodoxes et protestantes, dont l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM/UMC), a mis en garde contre "une loi sur le voile, qui risque d'exclure plus que d'inclure".
"Ce qui continue à nous faire problème (...) c'est que nous risquons d'avoir une loi sur les signes religieux et, il ne faut pas être hypocrite, une loi sur le voile. C'est cela qui nous semble risquer d'être discriminatoire", a-t-il expliqué.
Cette loi "risque d'être utilisée par des mouvements islamistes pour renforcer leurs positions dans les quartiers", a-t-il ajouté.
Jean-Arnold de Clermont souhaite un dispositif qui "renforce la médiation" au lieu de "stigmaser les signes religieux".
Il a insisté pour que soit privilégié un dispositif de lutte "contre les causes plutôt que les effets" permettant de favoriser l'intégration.
Le président de la Fédération Protestante de France (FPF) s'est néanmoins déclaré "très heureux" de la déclaration de Jacques Chirac sur la laïcité qu'il a jugée "très équilibrée" et empreinte d'une "volonté d'égalité entre hommes et femmes".
"Notre souci dans les semaines qui viennent lorsque ce projet de loi apparaîtra, c'est qu'éventuellement il puisse être transitoire", a-t-il dit.
"Tous les moyens de médiation doivent être utilisés avant que l'on utilise l'exclusion", a-t-il souligné.
Source: PBN/EP/Reuters/Kompass/