<11.05.2000 USA: l'Archevêque de Canterbury plaide à la Conférence Générale en faveur d'une unité «écologique» de l'Eglise

Pour la première fois, l'Archevêque de Canterbury a donné une prédication en sa qualité d'invité à une Conférence Générale de l'Eglise Évangélique Méthodiste (EEM). Le révérend George Carey, responsable spirituel de l'Eglise Anglicane, a plaidé à cette occasion pour une compréhension de l'unité de l'Eglise qui soit «écologique». Dans son message du 10 mai, Carey a dit: «J'ai renoncé depuis déjà bien longtemps à définir une théologie de l'unité établie sur le principe d'uniformité et d'unanimité. Nous autres humains, nous ne pouvons pas l'accepter.» Sous cet angle, Carey a introduit le concept d'«écologie de l'unité» et a défini l'«écologie» comme une forme de cohabitation et de soutien mutuel pour le bien de différents organismes vivants. «Toutes les traditions religieuses admettent largement le droit à la différence. Dans la tradition anglicane, par exemple, l'eucharistie peut être appréciée diversement sur le plan théologique et liturgique: cela peut aller d'une compréhension catholique, nébuleuse jusqu'à une compréhension peu figée, charismatique propre à la 'low church'. En d'autres mots: élevé et éthéré ou bas et engourdi (high and hazy or low and lazy).» Carey suscita rapidement des applaudissements, mais il ajouta qu'il n'appréciait pas les applaudissements, si «une partie de la famille de l'Eglise croyait qu'elle la était seule à posséder la vérité et que personne d'autre ne la possédait.» Carey explicitait alors sa compréhension de l'unité de l'Eglise en lui donnant une forme concrète: «L'unité écologique va avoir pour effet de nous changer progressivement, sans que nous sachions d'avance la forme d'unité que Dieu a prévue pour nous à la fin. Le premier pas à franchir, -et déjà il a été franchi dans divers dialogues théologiques, par exemple, dans les dialogues luthéro-anglicans-, consiste dans la mise en évidence que les Eglises se trouvent dans la continuité de la foi apostolique. Mais ensuite un autre pas doit être franchi, à savoir reconnaître le caractère apostolique et authentique du ministère exercé par chaque Église». Carey rappelait les discussions entre anglicans et méthodistes en Angleterre, qui auraient déjà pu conduire il y 30 ans à la fusion de ces deux dénominations et Eglises. Selon Carey, le concept de mission appartient nécessairement à une unité écologique, parce qu'elle exige le bien-être de tous. «J'ai découvert lors de mes nombreuses visites d'Eglises dans le monde entier, que les Eglises donnaient la meilleure démonstration d'unité dans des situations prophétiques, quand elles s'unissaient pour témoigner ensemble en faveur d'autres hommes et pour l'annonce de la Bonne Nouvelle», déclarait Carey. Il a cité pour exemple l'Afrique du Sud, le Soudan et l'Irlande du Nord. A l'issue du culte, les représentants des différentes autres Eglises ont été salués, à savoir par exemple le représentant de l'«African Methodist Episcopal Church», celui de l'Eglise Évangélique Luthérienne, de l'Eglise Presbytérienne, de l'Eglise du Nazaréen, de l'Eglise Wesleyenne, de la «Christian Methodist Episcopal Church», de l'Eglise Orthodoxe, de l'Eglise Grecque Orthodoxe, de l'Eglise unie du Christ et de l'Eglise Episcopalienne. Autres personnes saluées, les représentants du Conseil Oecuménique nord-américain, du Conseil Episcopal de l'Eglise Catholique aux Etats Unis, du Conseil Oecuménique des Eglises et de bien d'autres organisations.

>Source: General Conference Website