La Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS), la Conférence des évêques suisses (CES) et la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI) regrettent que les deux textes de lois aient été acceptés. Elles les considèrent comme impropres à régler les problèmes qui se posent et comme contraires à la tradition humanitaire de notre pays. Les Églises nationales et la FSCI suivront d’un œil attentif et critique la mise en œuvre de ces lois et continueront à s’engager pour le respect de la dignité humaine dans les affaires relatives aux migrants.
Aujourd’hui, les citoyennes et citoyens suisses ont accepté la révision de la loi sur l’asile et la nouvelle loi sur les étrangers. Les Églises nationales et la FSCI respectent cette décision tout en regrettant l’approbation ainsi donnée à un durcissement des pratiques de la politique d’asile et de la politique envers les étrangers. Elles rappellent aussi que les réserves exprimées à l’encontre de ces deux lois conservent toute leur raison d’être.
La FEPS, la CES et la FSCI prennent au sérieux la promesse faite par les partisans des deux lois de ne pas porter atteinte à la tradition humanitaire de la Suisse et de ne pas enfreindre la Convention de Genève sur les réfugiés. Une protection devra toujours être offerte aux réfugiés avérés, personne ne devra se retrouver à la rue sans une aide d’urgence appropriée, les mesures de contrainte devront être appliquées avec modération et discernement et ne pas servir de prétexte à des détentions inutiles d’étrangers. La FEPS, la CES et la FSCI ont l’intention de suivre d’un œil critique l’application des deux lois et d’intervenir en recherchant le dialogue avec les autorités là où elles voient une menace sur l’État de droit et sur la dignité humaine.
Il est primordial pour la FEPS, la CES et la FSCI que soit garanti le respect de l’égalité devant le droit et que les autorités usent de leur marge d’appréciation en faveur des plus faibles. Ce sont ces exigences qui doivent guider le traitement des demandes de regroupement familial et des cas d’extrême nécessité pour les sans-papiers. De nombreuses personnes engagées au sein des Églises craignent en outre que leur action en faveur de personnes sans autorisation de séjour (sans-papiers) soit frappée de sanctions. La FEPS, la CES et la FSCI lancent un appel conjoint aux autorités afin de ne pas ériger en crime une aide motivée par des considérations éthiques et humanitaires.
Les Églises et la FSCI vont continuer leur action en faveur des demandeurs d’asile et des étrangers : les paroisses par leur engagement au front pour les sans-papiers, les Églises notamment par les services d’assistance spirituelle dans les centres d’enregistrement et de procédure, de concert avec l’Office fédéral des migrations, enfin les œuvres d’entraide par leur travail auprès des réfugiés et leur appui à l’intégration. La collaboration entre d’une part la FEPS, la CES et la FSCI et d’autre part les autorités compétentes de la Confédération, des cantons et des communes doit se poursuivre.
24/09/06
Source: FEPS