L'affaire est portée ce mardi devant les députés mexicains: Saul Arellano, sept ans, citoyen américain, réclame leur aide pour empêcher que sa mère, sans-papiers mexicaine, soit expulsée des Etats-Unis vers le Mexique.
Elvira Arellano, 31 ans, est réfugiée dans une église méthodiste de Chicago depuis le 15 août, date à laquelle elle aurait dû se rendre aux autorités américaines pour être déportée vers son Mexique d'origine. Pour l'instant, les autorités de l'immigration n'ont pas tenté de l'arrêter.
"Je veux que ma maman reste avec moi aux Etats-Unis", a déclaré lundi à la presse le petit Saul, qui doit intervenir mardi soir devant les 500 députés de la chambre basse mexicaine. "Je veux rester là-bas parce que c'est là qu'est mon école".
Plusieurs députés ont l'intention de présenter une résolution demandant à leurs homologues américains de suspendre l'expulsion de Mme Arellano, a expliqué Emma Lozano, directrice de l'ONG de défense des droits des immigrés "Centro Sin Fronteras" de Chicago, qui accompagne le petit garçon dans sa démarche mexicaine.
Le combat de cette mère célibataire est suivi de très près par les juristes et les défenseurs des droits des immigrés de deux côtés de la frontière, car il pourrait faire jurisprudence: plus de trois millions d'enfants ayant la nationalité américaine ont au moins un de leurs deux parents illégal sur le sol américain.
Le petit garçon, qui est totalement bilingue, est mobilisé depuis des mois, entre conférences et lettres aux principaux hommes politiques de son pays: "J'ai dit au président Bush d'arrêter les expulsions, pour que les familles puissent rester ensemble aux Etats-Unis".
Et d'ajouter qu'il avait eu très peur de venir au Mexique, craignant que sa mère ne soit expulsée pendant qu'il s'y trouvait. "Mais elle m'a dit de me tenir bien et d'être courageux".
Le petit garçon, qui n'avait jamais posé le pied au Mexique, espère également pouvoir rencontrer ses grands-parents pour la première fois dans le Michoacan.
Elvira Arellano a de son côté écrit, sans réponse, au président mexicain sortant Vicente Fox, qui cède la place au 1er décembre. "Ce n'est pas que moi, je suis l'exemple de ce que vivent des milliers de familles mexicaines ici", a-t-elle expliqué par téléphone depuis Chicago.
Et d'ajouter que si elle était expulsée, cela priverait son fils de ses droits en tant que citoyen américain.
14.11.06
Source: AP/NouvelObs