Pour les responsables de l'Église Evangélique Méthodiste, les allégations d'hérésie portées contre l'Évêque C. Joseph Sprague sont sans fondement.
Les responsables de l'Eglise ont constaté que Sprague, l'ecclésiastique en charge de l'EEM dans le secteur de Chicago, ne contrevenait pas à la doctrine de l'Eglise par ses commentaires sur Jésus Christ dans un discours et dans un livre publiés l'année dernière.
"Il est devenu ... évident dans notre examen de ce cas, que l'Évêque Sprague reconnaissait Jésus Christ comme le Seigneur et le Sauveur, qu'il croyait que le Christ était capable de sauver et de transformer les vies et qu'il obéissait aux enseignements du Christ," a écrit l'Évêque Bruce R. Ough.
Ough et une "équipe chargée de la supervision" avaient examiné les plaintes, dans leurs tenants et aboutissants et leur dimension théologique. Dans sa déclaration finale, l'équipe s'adresse aussi à l’ensemble de l'Eglise et fait diverses recommandations. Ough disait que leur réponse n'aurait pas été rendue publique, si l'un des partis l'avait refusé. "Nous avions le sentiment que c'était mieux pour l'Eglise, si elle avait accès à la totalité la déclaration," ainsi que l’explique Ough.
Cette déclaration répond à deux plaintes semblables déposées contre l'évêque Sprague: l'une déposée par un ancien de la Conférence du Mississippi en septembre 2002 et la deuxième en décembre 2002 par un groupe de 28 personnes d'onze Conférences Annuelles.
Le groupe de 28 personnes critiquait une conférence que Sprague avait tenue à la Haute Ecole de théologie d'Iliff à Denver ainsi que des extraits du livre de Sprague "Affirmations of a Dissenter" paru chez l’éditeur Abingdon. Sprague aurait ainsi défendu dans son exposé comme dans son livre des positions opposées à l'enseignement de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM).
A ses yeux, "le mythe de la naissance virginale n'est pas un fait historique" et la résurrection du Christ "n'implique pas d'après lui la réanimation de son corps physique." L'évêque a aussi suscité une véritable tempête à nier la mort expiatoire de Jésus Christ et à soutenir que le salut ne passait pas exclusivement par le Christ.
Dans sa plainte, le groupe avait demandé que Sprague revienne sur ses dires soit abandonne sa position dans l'Eglise.
L'évêque, qui est à la tête de la Conférence de l'Illinois du Nord de l'Église Evangélique Méthodiste forte de 400 églises et d'un total de quelques 125,000 membres, a refusé de faire ni l'un ni l'autre pour satisfaire ce qu'il a appelé le droit religieux.
Le "Book of Discipline", le règlement de l'Eglise EEM à l'échelle du monde, prévoit en cas de dépôt de plainte contre quelqu'un qu’une "équipe de supervision" cherche une solution juste dans le cadre d'un processus confidentiel. Ough et l'équipe disaient dans leur déclaration qu'il était regrettable et que c'était même inouï que Sprague ait appris par la presse le dépôt de la plainte en décembre. Sprague disait à Newscope qu'il avait appris le dépôt de la plainte d'abord par le biais d'un ami, au moment même où lui parvenait la plainte écrite sur son bureau. Thomas Lambrecht, porte-parole du groupe et pasteur de la communauté méthodiste de Greenville (Wisconsin), disait que le groupe avait rendu leur plainte publique, parce qu'ils étaient convaincus que c'était dans l'intérêt supérieur de l'Eglise et que les gens devaient savoir le sérieux de l'affaire.
Sprague disait qu'il avait eu droit pour la quatrième fois au dépôt d'une plainte, et que toutes avaient un caractère théologique semblable. Ce n'est pas non plus la première fois qu'une plainte est devenue publique pendant ou avant même la réponse de l'équipe de supervision.
Dans une lettre publique, Sprague a affirmé son soutien à l'enseignement méthodiste. Il exprimait aussi le besoin, "d'interpréter métaphoriquement et symboliquement l'Ecriture Sainte et l'enseignement dans l'Eglise d'aujourd'hui."
La réponse comprend des recommandations censées faciliter le dialogue à tous les niveaux de l'Eglise. Aucun des partis n'a jusqu’ici accepté de participer au dialogue recommandé par la commission, bien que Sprague tout comme Lambrecht, selon de nouvelles sources, s'étaient déclarés favorables. Lambrecht disait que l'Eglise devait bouger et tendre au dialogue. Il disait que les laïcs de l'EEM avaient tout à gagner à savoir, "ce en quoi nous croyons et ce à quoi nous devons rester attachés."
La troisième recommandation était une demande adressée au groupe de 28 personnes: elles sont invitées à publier une lettre d’excuse pour avoir rendu publique leur plainte. Lambrecht disait que le groupe se concertait actuellement sur ce sujet et se réservait une réponse dans les semaines à venir.
Source: EEMNI/AP/SunTimes/Newscope/EMKNI