Côte d’Ivoire: le message du nouvel an du président de l’Eglise Protestante Méthodiste

Le quotidien ivoirien “Fraternité Matin” rapporte l’essentiel du message que le président de l’Eglise Protestante Méthodiste a adressé à ses compatriotes à travers les fidèles de son Eglise à l’occasion du passage à la nouvelle année. Un appel au changement des mentalités et des comportements qui prend un accent solennel en ces temps troubles que traverse le pays! EEMNI

“Ce que tu es venu faire, fais-le”

”Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le ”! C’est le verset de médiation (Matthieu 26:50) qui a été soumis aux fidèles protestants méthodistes lors du culte du jour de l’an, le 1er janvier dernier, au temple Exode de Yopougon. Le premier ministre, M. Pascal Affi N’guessan, a assisté à ce culte, ainsi que des dignitaires de différentes confessions réligieuses.


“En ce début d’année nouvelle, par rapport à notre couple, notre famille, nos communautés religieuses, nos associations, notre nation, quel comportement d’objet direct ou indirect voulons-nous affecter personnellement au verbe faire”? s’est interrogé le pasteur Benjamin Boni, orateur principal, qui était assisté des pasteurs Aké, futur chairman du district de Bouaké, et de son homologue Siméon Lohes, ainsi que du Révérend Suzanne Sédji, surintendante du circuit de Yopougon. Ce message s’adresse à toute la nation, insistera-t-il, invitant à se demander si les faiblesses de Judas ne se retrouvent pas aujourd’hui en nous; à savoir: l’avarice, le détournement, la duplicité, la vision erronée de la vie, le jusqu’au-boutisme.


Dieu, en ce début d’année, nous interpelle tous devant notre conscience, devant l’histoire, soulignera-t-il, égrenant les maux qui, selon lui, ont conduit à la situation présente en Côte d’Ivoire. “Ce sont notre laxisme, notre manque de courage, notre peu d’amour pour la Côte d’Ivoire, nos rackets, pots-de-vin ou dessous de table, nos détournements et corruption, nos clivages sociopolitiques, nos fanatismes religieux, notre manque de dépassement des rancoeurs et l’absence de dialogue franc qui y ont conduit”, dira-t-il. Dieu, ajoutera-t-il, “est en train de restaurer la Côte d’Ivoire, laquelle a besoin pour l’après-guerre, d’un type de citoyen nouveau formé dans le creuset des impératifs issus des convictions profondes de la foi et des valeurs morales qui sortent l’homme de l’anonymat et du flou”. Pour l’année nouvelle, il lancera alors: “Ce que tu es venu faire, fais-le… Si c’est le bien, fais-le. Si c’est le mal, arrête-toi. Change de direction. Oui, c’est à un changement profond que le Dieu de ce pays nous invite, frères et soeurs de Côte d’Ivoire”


6 janvier 2003

Source: Fraternité Matin