Etats Unis: les évangéliques méthodistes recherchent le contact avec des fidèles d'autres religions

A la suite des attaques terroristes du 11 septembre, un groupe de femmes chrétiennes, musulmanes et juives de Greensboro, Caroline du Nord, se réunit régulièrement afin de trouver une entente mutuelle.


Le pasteur évangélique méthodiste Mark Sills, directeur exécutif de FaithAction (Foi/Action), a déclaré que son association interreligieuse appuie ce groupe dans le cadre du projet Voisins du Piedmont (Piémont). "Nous pensons qu'il est très important de travailler avec des femmes pour développer un esprit communautaire", a-t-il expliqué.


A Rockford, Illinois, un projet du Ministère urbain de Rockford encourage les habitants à participer à des réunions "portes ouvertes" dans les lieux de culte des différentes religions. Selon Stanley Campbell, directeur exécutif du ministère urbain de Rockford - un programme hors-les-murs commun à 19 églises évangéliques méthodistes locales, la prise de contact et, au bout du compte, le dialogue avec d'autres religions, en tant que moyen de promouvoir la tolérance et la compréhension, se sont avérés, à d'autres occasions déjà, être une stratégie gagnante à Rockford.


En 1985, un comité interreligieux avait été créé en réponse à une attaque contre un temple bouddhiste laotien local. "La première chose que nous ayons faite a été d'inviter des pasteurs chrétiens à y venir et à leur (les bouddhistes) souhaiter la bienvenue à Rockford", se souvient-il. "Depuis, il n'y a plus eu d'attaque".


Ces deux projets, parmi d'autres, reçoivent un subside de UMCOR, l'œuvre d'entraide et de secours de l'EEM. En réponse aux attaques terroristes, UMCOR a lancé un programme consistant à "Mettre en valeur les différences au milieu de la haine et de la violence". Les fonds sont destinés à des projets comprenant des groupes islamiques, des organisations arabo-américaines et d'autres groupes victimes d'hostilité et de préjugés stéréotypés. 


Marge Rudolph, consultante de UMCOR pour ce programme de subsides, a dit qu'entre octobre et janvier, elle avait reçu près de 200 demandes d'informations à ce sujet. Certaines demandes sont venues d'aussi loin que l'Australie; outre des groupes d'église, les demandeurs comprenaient aussi des représentants d'universités et même d'une Egyptienne musulmane vivant au Wyoming.


Avec quatre mosquées, deux temples bouddhiques et un temple hindou en plein essor, la ville de Greensboro est devenue très variée, selon Sills. "Cela a pris tout le monde par surprise et particulièrement les gens qui vivent ici".


Il a ajouté que dans les jours qui ont suivi le 11 septembre, on a "senti une atmosphère de grande nervosité et de peur au sein de la communauté immigrée". L'une des conséquences en a été un vaste rassemblement, autant pour exprimer le chagrin et la solidarité avec les victimes des attaques terroristes que pour proclamer que la communauté ne se laisserait pas diviser et ne permettrait pas que la colère se transforme en représailles contre nos propres voisins, a dit Sills. "Des centaines de gens ont signé une déclaration d'unité."


Voisins du Piedmont, à qui UMCOR attribue un budget de USA$ 5'690, a démarré lorsqu'un membre musulman de FaithAction a mentionné qu'immédiatement après les attaques terroristes, les femmes musulmanes de leur communauté avaient eu peur de sortir de leurs maisons par peur d'être importunées.


L'idée de départ, a dit Sills, avait été d'organiser un service d'escorte pour ces femmes, mais les différences culturelles avaient rendu la chose difficile. FaithAction a donc constitué un partenariat avec le Centre islamique local et proposé à des femmes volontaires une formation en matière de culture et de traditions moyen-orientales et nord-africaines. Des femmes chrétiennes et juives ont par la suite commencé à rencontrer des femmes musulmanes pour développer la compréhension mutuelle entre elles.


Il a noté que ces rencontres évoluent désormais vers des thèmes liés à la nourriture, du fait que les femmes échangent des techniques de cuisson et des aliments. Sills espère organiser, l'automne prochain, une grande rencontre qui attirera aussi des femmes d'autres religions.


A Rockford, Campbell prévoit d'utiliser son subside de USA$ 3'350 pour stimuler l'intérêt en faveur de ses programmes présents et futurs. "Je pense que cette semence va germer", dit-il. Et d'ajouter: "Je crois que cela va grandir et contribuera à développer nos programmes".


"Toutes les religions" sont représentées à Rockford, deuxième ville d'Illinois, mais nombre de ses habitants n'en savent rien. "Je pense que Rockford doit en prendre conscience et, mieux encore, doit apprendre à les accueillir comme américaines".


Pour aider les citoyens à faire la connaissance de leurs voisins, le Ministère urbain de Rockford va publier une brochure et un plan de la ville destinés à ceux qui veulent participer aux réunions "portes ouvertes" dans les divers lieux de culte. Campbell espère qu'après les portes ouvertes, on assistera à l'éclosion de groupes de discussion, de programmes d'information et peut-être de débats politiques sur des thèmes tels que la modification des lois, de manière que des étudiants adeptes d'autres religions puissent manquer les cours pour participer à une fête religieuse. 



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4 février 2002

Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)