Les 24/25 juillet derniers, une table ronde a été organisé par l'OSCE à Skopje sur le sujet "Displaced Roma, Ashkalie and Egyptians of Kosovo ˜ Perspectives on Local Integration in Host Countries et Sustainable Return ˜ Sharing recent best practicies in the countries of South Eastern Europe". Voici quelques uns des participants à cette rencontre: Harald Schenker, expert politique en mission à Skopje pour le compte de l'OSCE, Nikolae Gheorghe, expert sur les questions touchant les Roms et les Sinti au sein de l'OSCE, Christos Theodoropoulos, de l'UNHCR à Skopje, Suzana Mikodievik du ministère des affaires intérieures de la République de Macédoine, le représentant du groupe de Roms à Medjitlija et Mihail Cekov, pasteur de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) en Macédoine.
Cekov informait que, si on avait largement discuté du statut légal reconnu aux réfugiés et de la nouvelle loi sur les réfugiés et le droit d'asile votée par le parlement macédonien, on avait fait néanmoins l'impasse totale sur la réalité des personnes de Medjitlija. Il avait l'impression que cette rencontre ne servirait avant tout qu'à légitimer l'ancienne manière d'agir et de faire des organisations et des groupes impliqués dans l'aide aux réfugiés. Il s'avère qu'à l'exception de Nikolae Gheorghe personne d'autre ne connaissait la situation à Medjitlija de visu, personne n'avait fait de visite sur place. Quand Mihail Cekov avait demandé l'autorisation de pouvoir amener aux Roms des fruits et des légumes, on l'avait stoppé net et bloqué. Un représentant du ministère des affaires intérieures a même menacé de quitter la séance et mentionnait que les organisations humanitaires étaient compétentes pour apporter une telle aide en Macédoine. Cependant selon Cekov, cette compétence était difficile à établir. Il souligne encore une fois qu'à moins d'une action rapide gronde la menace d'une catastrophe humanitaire.
Les parties en présence ont ensuite adopté un document, qui comprend les points suivants:
1. Le respect mutuel de tous les acteurs impliqués dans l'aide aux réfugiés comme base de collaboration
2. Le retour collectif des Roms à Skopje
3. Le soutien accordé aux Roms souhaitant déposer une demande d'asile
4. L'aide à tous les Roms qui ne veulent pas déposer de demande d'asile, c.-à-d. la recherche de toute autre solution alternative, départ dans un pays tiers ou retour au Kosovo
5. Aide humanitaire et médicale immédiate à Medjitlija
Selon Aleksandar Krzalovski, coordinateur au Macedonian Center for International Cooperation (MCIC), des progrès significatifs ont été accomplis. Les Roms pourront rejoindre ensemble un endroit de la Macédoine où de meilleures conditions d'existence les attendent. Tout semble être à présent sous contrôle; enfin leur situation difficile aura été résolue de manière positive ainsi que par le biais de l'accord avec les Roms de Medjitlija. Actuellement, aucune autre action du MCIC ne paraît nécessaire .
Autre son de cloche de la part des représentants Roms de Medjitlija. Lors d'une visite de Mihail Cekov dimanche dernier, deux coordinateurs du groupe de Roms étaient unanimes pour dire que la situation n'avait pas changé ˜ excepté que les rations alimentataires auraient été réduites.
Le médecin de service, D. Sotir Nikolovski, disait de même le même jour que les Roms devraient réclamer plus de nourriture, qu'ils souffraient particulièrement de maladies intestinales, et qu'on soupçonnait chez différents enfants des cas de méningite. Le chef du centre médical de Bitola, D. Liljana Kocankovska, résumait dans son rapport qu'on procédait chaque jour de 150 à 200 examens médicaux ˜ et cela dans des conditions désastreuses. Sous la tente sanitaire (2,5x2,5 m), la température peut atteindre jusqu'à 50 degrés. Ils ne disposent ni d'eau ni de nourriture. Les Roms leur passent ce dont ils disposent.
D. Ulrich Meisel, prédicateur laïc de l'EEM, s'est adressé, entre temps, à différents députés - locaux et européens, mais il a dû constater que la plupart d'entre eux étaient actuellement en congé. Cependant une femme politique très compétente, présidente pendant plusieurs années du comité de liaison entre les Etats des Balkans et l'UE au parlement Européen, a promis de s'engager immédiatement dans cette affaire.
Le 29.07.2003
Source: Secrétariat de l'évêque, Urs Schweizer